Harley a rompu avec le Joker. Laissée sans protection à Gotham, elle cherche à échapper à tout ceux qui veulent se venger d’elle notamment Roman Sionis et son acolyte Zsasz. Dans sa lutte, elle rencontre d’autres femmes avec lesquelles elle va nouer une alliance. Elles vont s’allier pour tenter de survivre.
Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn ressemble à un film de filles. Il a été « marketé » comme tel. Mais qu’en est-il réellement ? Mon avis.
L’histoire commence avec un résumé animé de la vie de Harley Quinn, de son enfance à sa rupture avec le Joker. Car c’est fini entre eux. Quand elle se fait larguer, elle est perdue car elle est habituée à n’être que son sidekick. Elle ne sait pas comment être seule alors elle adopte une hyène. Pour se changer les idées, elle part faire la fête dans le bar de Roman Sionis, un malfrat qui a été rejeté et renié par sa riche famille. Il ne rêve que d’une chose. Régner sur Gotham.
Harley finit par comprendre qu’elle doit faire son deuil du célèbre méchant et marquer le coup afin de pouvoir reprendre le contrôle de sa vie. Ce qu’elle fait en faisant exploser l’usine de produits chimiques où le Joker et elle se sont jetés dans les cuves. Mais cette explosion attire tous les regards sur elle, et tout le monde finit par apprendre qu’elle est séparée du Joker. Sans protection, elle est désormais pourchassée par tout ceux qui cherche à se venger d’elle pour les actes qu’elle a commis lorsqu’elle était en couple avec le Joker.
Girls gang
Contrairement à d’autres films (Suicide Squad je te parle), Birds of prey offre à chaque protagoniste son moment pour briller. Et quel ensoleillement ! Harley est l’héroïne et le visage du film (comme le prouve le titre à rallonge), Margot Robbie, également productrice, reprenant ici avec brio le rôle qu’elle interprétait dans Justice Squad. Son objectif est d’être enfin une femme indépendante, héroïne de sa propre histoire. Elle ne cherche pas à être sympa ou à faire le bien, elle veut juste survivre. Elle se définit d’ailleurs comme une mauvaise personne. Mon seul reproche ? Harley est épuisante sur la durée, à bouger sans arrêt.
Un casting intéressant
Huntress, interprétée par Mary Elizabeth Winstead, est une tueuse qui est touchante dans sa maladresse. Elle n’est peut-être pas douée pour les relations sociales, mais elle sait manier l’arbalète comme personne. Dinah Lance, également surnommée Black Canary, est tout autant une chanteuse à la voix surpuissante, qu’une combattante hors pair. J’ai adoré son personnage, gentille malgré elle. Néanmoins, son pouvoir n’est pas utilisé de façon pertinente. On sait qu’elle possède un pouvoir, on fait allusion au fait qu’elle possède un pouvoir et quand enfin elle l’utilise, il apparait comme un cheveu sur la soupe. Déception. Renee Montoya (Rosie Perez) est un officier de police qui enquête sur Roman Sionis et veut à tout prix le faire tomber. Mais elle ne reçoit aucun soutien de sa hiérarchie et se retrouve donc seule pour le faire tomber. Quant à Cassandra Cain, jouée par Ella Jae Basco, c’est de mon point de vue le pire personnage. Inutile et sous-développée, son personnage ne cesse d’être pourchassée ou sauvée. Son seul intérêt scénaristique est le fait que ce pickpocket vole le diamant que tout le monde cherche. A part ça, elle ne sert strictement à rien. Même la hyène présente plus d’intérêt. C’est dire !
Birds of prey, un film d’action réussi
Ce qui fait la force du film est la réunion de ces individus en un groupe lié par un intérêt commun, leur survie. Elles ne s’aiment pas particulièrement, elles ne se connaissent pas plus que ça, mais face à la menace que représente Roman Sionis, elles n’ont d’autre choix que de s’allier pour s’en sortir. Ce que l’on peut voir avec plaisir dans la dernière partie du film.
Les scènes de combat sont très belles, graphiques et dynamiques. Ce que je trouve invraisemblable est le fait que les filles ne prennent quasiment jamais de coups et ne sont pas vraiment blessées. Je sais qu’elles sont fortes et badass mais bon. Même John Wick finit à moitié mort ! La bande-son du film est également excellente. Les costumes sont haut en couleurs et sexy, avec une Harley Quinn qui nous fait un véritable défilé. Birds of prey est une œuvre graphique, tout en couleurs et très féminin. Il intègre des éléments animés qui lui donnent un aspect comic/cartoon, très agréable. Néanmoins, les fréquents flashbacks et pauses dans le récit coupent selon moi l’élan du récit. Harley Quinn (la narratrice) ne cesse en effet d’interrompre l’histoire pour apporter une précision en nous faisant revenir en arrière. C’est très énervant.
Un film un peu complexe dans la hiérarchie du DCU
Je ne suis pas une spécialiste de l’univers de DC Comics donc je suis sortie de la séance avec de nombreuses questions en tête : Quelle est la hiérarchie des vilains de Gotham ? Roman Sionis est-il au-dessus du Joker ? Je ne pense pas car il attend que Harley soit séparée pour s’en prendre à elle. Mais pourtant son objectif est d’être le maître de Gotham. Donc le Joker ne l’est pas ? Ce film ouvre certaines portes qu’il ne referme pas. Ou alors je me pose trop de questions.
Un film féministe
Birds of prey est un film qui se veut féministe réalisé par Cathy Yan et qui a été promu comme tel. Mais je ne suis pas convaincue. Car tous les problèmes des filles sont liés à des hommes. Harley se fait larguer par le Joker. Renee Montoya se fait voler sa promotion par son partenaire qui devient capitaine. Dinah Lance est forcée de travailler pour Roman Sionis. Et ainsi de suite. Elles donnent l’impression d’être devenues forte en réaction au comportement des hommes. C’est un peu dommage qu’elles ne soient pas fortes par elles-mêmes. De même, je ne sais que penser de Roman Sionis (très bon Ewan McGregor). Je trouve qu’il est faible pour un super-méchant, avec de motivations plus faibles encore ! Son bras droit Zsasz est un sociopathe adepte du couteau. Les deux font la paire !
Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn est un film sympathique à défaut d’être fantastique. Il oscille en film d’action, film féministe et film de super-héros, sans jamais vraiment parvenir à l’équilibre. Pour la petite info, face aux petits chiffres du box-office, les studios ont modifié le titre du film pour le rattacher à Harley Quinn et empêcher le public de l’associer à Justice Squad (un film hautement détesté).
Bande-annonce
Vous êtes intéressé par Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn ? Regardez Suicide Squad (à vos risques et périls, vous êtes prévenu !!), Wonder Woman avant de vous jeter sur la série de comics Bird of prey.
Pingback: Les bandes-annonces d’octobre 2019 - Les toiles de la culture