Coccinelle est un assassin en pleine remise en question qui effectue une nouvelle mission. Il doit embarquer à bord du Shinkansen, le TGV japonais afin de voler une mallette. Mais rien ne se passe comme prévu. Les morts s’empilant autour de lui, il comprend que tout ne se déroule pas comme prévu et qu’il descendre du train à tout prix. Du Bullet train.
Adaptation du roman Maria Beetle de Kōtarō Isaka, Bullet train est un film qui se déroule à 1 000 à l’heure. Passant de moments de calme à des scènes d’action insensées, entre dialogues philosophiques et paroles comiques, le film souffre néanmoins d’une grosse faiblesse scénaristique que le talent et la bonne volonté des acteurs ne parvient pas à sauver.
Un film très pop
De retour au travail après un accident, ou du moins c’est que qu’on nous laisse entendre, un homme, nom de code Coccinelle se lance dans une nouvelle mission. Celle-ci est très simple, en accord avec sa nouvelle mentalité, sans violence. Il doit embarquer à bord du Shinkansen, trouver une mallette, et descendre avec au prochain arrêt. Mais rien ne se passe comme prévu. Dès le départ, sa légendaire malchance le poursuit et il ne parvient pas à descendre comme prévu.
Car Coccinelle n’est pas seul sur le coup. Il se retrouve avec les jumeaux Citron et Mandarine, chargés d’escorter le fils de Mort Blanche, le leader russe d’un organisation criminelle japonaise. Ce sont les possesseurs originaux de la mallette. Il croise également la route d’un Japonais désireux de venger les blessures de son fils et d’une jeune fille beaucoup trop mignonne pour être honnête. N’oublions pas Le Loup, un assassin avide de vengeance. Tout ce petit monde se trouve donc à bord du train pour un voyage qui ne sera pas de tout repose. Pour aucun d’entre eux.
Un scénario qui montre ses limites
Bullet train est un film d’action avec un côté pop et comique et des acteurs qui sont heureux d’être là. La combinaison de tous ces éléments fonctionne très bien. Le seul hic ? Le scénario. Ou bien il est trop compliqué, ou bien il est trop simple, je ne saurai répondre à la question. Mais il y a un problème au niveau du scénario, c’est sûr. Il y a également quelques inévitables clichés. Dans le roman original, tous les personnages sont japonais. David Leitch, le réalisateur, a préféré choisir un casting majoritairement caucasien, avec quelques acteurs japonais. Ce qui est bien, et c’est un point suffisamment rare à Hollywood pour être remarqué, c’est que lorsque les acteurs japonais se parlent entre eux, ils parlent japonais, et pas anglais. Encore heureux ! Mais je trouve que le film se repose beaucoup sur une vision fantasmée des yakusas, des hommes dignes ayant un code d’honneur.
De même, Bullet train souffre de certaines longueurs avec des dialogues philosophiques interminables qui plombent un peu le film. Coccinelle a-t-il vraiment besoin de répéter 100 fois les mêmes choses ? Non. Citron a-t-il besoin de nous bassiner encore, encore et encore avec Thomas et ses amis ? Non. Combien de fois doivent-ils faire des allers-retours dans le train ? C’était parfois très long à regarder. Et à écouter.
Un film américain au casting international
L’un des gros points fort du film est son casting. Brad Pitt est charmant. On retrouve l’acteur de Ocean’s Eleven ou de Burn After Reading. Un homme un peu benêt qui a toujours l’air à la ramasse. Je l’adore dans ce type de rôle car il ne se prend pas au sérieux. Il ne cherche pas à être le plus beau, le plus fort ou le plus intelligent. On sent qu’il se fait plaisir et c’est plaisant à regarder. Aaron Taylor-Johnson et Brian Tyree Henry interprètent respectivement les jumeaux Mandarine et Citron. Ce qui est drôle, c’est que le premier est blanc et musclé alors que le second est noir et un peu rond. Mais les deux hommes sont très proches et travaillent de concert en tant qu’assassins. Leur crédo ? Plus c’est violent, mieux c’est. Ils aiment faire gicler le sang. Vient ensuite Andrew Koji, un homme dont l’enfant s’est retrouvé dans le coma après une agression. Il retrouve les traces de l’agresseur dans le train. Son père est interprété par le toujours formidable Hiroyuki Sanada, vu notamment dans Ring et Mortal Kombat. Sobre et élégant, c’est un homme et un père digne typiquement japonais.
Le chanteur Bad Bunny fait également une apparition remarquée. On ne l’entend pratiquement pas parler dans Bullet train, mais il est si charismatique que cela ne dérange absolument pas. Il est incroyable dans toutes les scènes dans laquelle il apparait. Mention spéciale à Sandra Bullock, référent de Coccinelle. Pendant tout le film, elle n’est qu’une voix au rythme calme et apaisant. Alors que tout va mal, elle est un point de repère fixe qui le calme quand tout va mal. Le casting dans son ensemble est particulièrement réussi et tous les acteurs ont été très bien choisis. C’est l’une des plus grandes réussites du film. Quelques acteurs font aussi des caméos pour le moins inattendu.
Un film d’action réussi
David Leitch n’est pas étranger aux films d’action. Le réalisateur est en effet passé derrière la caméra pour Hobbs & Shaw, Deadpool 2, et Atomic Blonde. Il a également co-réalisé le premier opus de John Wick. Si ses films sont aussi réussis, c’est peut-être parce que David Leitch est aussi cascadeur. Il a en effet travaillé sur Fight Club, Daredevil, Constantine, The Bourne Ultimatum ou encore Underworld : Evolution. Pour ce film au style kawaï et pop, le réalisateur s’est servi de l’esthétique très particulière du Japon. La majorité du film se déroule dans le Shinkansen. Pour les combats, les personnages se servent donc de tout ce qui leur tombent sous la main, de la bouteille d’eau aux chariots des hôtesses en passant par les tablettes du train. Les scènes d’action sont très dynamiques et très bien réalisées. Tous les acteurs s’en donnent à cœur joie, et cela se voit et se ressent. La cinématographie est très belle, on peut voir que l’équipe technique et le réalisateur ont eu le souci du détail.
Bullet train est un très bon divertissement, qui se laisse regarder (sur grand écran de préférence) avec le plus grand des plaisirs. La faiblesse de son scénario m’a néanmoins un peu gâché le plaisir.
Bande-annonce
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