Dans les années 1980, alors que les Britanniques sont aux manettes d’Hong Kong, la Citadelle de Kowloon fait office de résistante. Livrée aux gangs et aux truands, cette enclave abrite des habitants qui ne veulent rien d’autre que survivre. Arrive Chan Lok-kwun, un migrant clandestin qui cherche à échapper aux Triades de Mr. Big. Placé sous la protection de Cyclone, le chef des lieux, impressionné par son sérieux et son abnégation, il va s’allier aux habitants afin de protéger la Citadelle des diverses attaques.
City of Darkness est un excellent film de combat et un très beau film visuellement. Mais pas seulement. C’est aussi un film sur la loyauté et le courage. Il ne s’agit pas simplement d’une succession de batailles où l’on se bat pour se battre. Les hommes de la Citadelle luttent pour préserver un lieu où ils se sentent chez eux. Ils se battent pour défendre leur maison et leur avenir.
Une lutte pour le contrôle de la Citadelle
Une trentaine d’années avant le début du film, la Citadelle de Kowloon était un lieu de convoitise. De nombreux gangs s’y livraient en effet une guerre sans merci pour son contrôle. La plus grande des batailles a duré 7 jours. Elle a opposé le gang de Dik Chau et son bras droit Cyclone, à celui de Lui et son bras droit, Jim, le Roi des tueurs. La guerre a pris fin lorsque Cyclone a tué ce dernier. Le contrôle de la Citadelle lui est alors revenu. Dans les années 1980, Cyclone, accompagné de son bras droit Shin, dirige les lieux d’une main de fer dans un gant de velours. C’est un homme dur mais juste. Sous sa direction, la Citadelle est un lieu plein de vie où vivent des gens aux histoires hétéroclites. Personne ne se soucie de votre passé si vous êtes bosseur et que vous faites vos preuves.
Un homme sans histoires
City of Darkness raconte l’histoire de Chan Lok-kwun, un migrant clandestin à la recherche de papiers. Escroqué par Mr. Big, un chef de Triade, qui refuse de le payer à la suite d’un combat, il s’enfuit en volant un sac de drogue et part se réfugier dans la Citadelle de Kowloon. Les autres gangs ne pouvant y pénétrer, il y trouve une sécurité relative. Mais il doit d’abord faire ses preuves et montrer patte blanche. Impressionné par son labeur au travail et par sa droiture, Cyclone l’autorise à rester et lui offre même un logement. Chan Lok-kwun a finalement trouvé un lieu où il se sent comme chez lui. Petit à petit, il s’est fait des amis : Shin, le second de Cyclone, le Douzième Maître, le commandant en second de Tiger, et AV, un homme défiguré qui officie comme médecin. Malheureusement, c’était trop beau pour durer.
La vengeance avant tout
La guerre de 7 jours dans la Citadelle de Kowloon a fait de nombreux morts, dont des civils innocents. La famille de Dik Chau a ainsi été tuée, et Tiger, un de ses alliés, a perdu un œil. Toutes ces souffrances sont le fait de Jim, un tueur sans cœur. Depuis ce temps, Chau ne vit que pour se venger. Rien d’autre n’a d’intérêt à ses yeux. C’est cette obsession qui va causer la chute de la Citadelle. Le boss de Cyclone est en effet prêt à sacrifier tout et tout le monde pour parvenir à ses fins. Cette vengeance est le fil rouge de City of Dakness. Elle va brise son gang. Elle va détruire sa relation avec Cyclone. Elle va le mettre à genoux. Comment en effet se venger quand la source de sa haine est morte ? Cette colère le ronge de l’intérieur et il ne pense plus clairement. Il n’a plus qu’un seul but dans la vie et rien ne pourra le faire changer d’avis. A cause de son obstination, la Citadelle va littéralement exploser de l’intérieur.
City of darkness : Home sweet home
Chan Lok-kwun est enfin chez lui. Citadelle de Kowloon est sa maison. Alors quand le gang de Mr. Big et plus particulièrement Wong Gau alias King, son commandant en second, décident d’entrer dans les lieux, Chan Lok-kwun est prêt à tout pour défendre le territoire. Accompagné de ses amis, il va en découdre pour protéger la Citadelle et ses habitants. La Citadelle de Kowloon est merveilleusement bien filmée. C’est un endroit étroit, délabré, surpeuplé, sale, mais incroyablement vivant. Il y a un net contraste entre la froideur des lieux et la chaleur de ses habitants. Chacun y évolue avec fluidité et familiarité. La Citadelle est le personnage principal du film, au même titre que Chan Lok-kwun. Elle est en effet de quasiment toutes les scènes et dans toutes les bouches.
Des combats épiques
Les combats de City of Darkness sont brutaux, violents et sanguins, dans la lignée des films The Raid et Ong-Bak. Chacun possède son propre style et son arme de prédilection, ce qui rend les combats fantastiques. Ça vole, ça castagne, ça saigne. Les scènes sont parfaitement chorégraphiées. Elles sont assez réalistes même s’il y a des éléments « surnaturels ». Les combats sont l’une des forces du film. Modernes, ils personnifient en effet les émotions des personnages. Chan Lok-kwun se bat pour survivre et préserver la Citadelle, Shin suit les ordres de son boss, AV protège Chan Lok-kwun que tout le monde cherche à tuer et le Douzième Maître vient porter main-forte à Cyclone qui l’a sauvé d’une mort certaine. Chau veut se venger. Mr. Big souhaite prendre le contrôle de la Citadelle. King veut renverser son boss et diriger le gang. Bref, c’est un grand bazar. Les morts sont brutales et sanglantes. Personne ne meurt facilement.
City of Dakness, distribué par Metropolitan Films, se divise en deux parties, le film d’action et le drame. C’est la combinaison de ces deux genres qui rend le film plus profond et touchant qu’il n’y parait. Pour la petite info, City of Darkness est une adaptation de la nouvelle de Yuyi et du manhua (bande-dessinée chinoise) éponyme d’Andy Seto.
Si vous avez aimé City of darkness, vous allez aimé Furie ou Crazy Kung-Fu.