Projet après projet, les jours se suivent et se ressemblent pour Yoshikawa et ses collègues. Entre un boss à la ramasse et des clients pour qui tout est urgent, rien ne va plus. Lorsqu’ils finissent par comprendre qu’ils sont coincés dans une boucle temporelle qui leur faire revivre la même semaine à l’infini, ils n’ont qu’une seule idée : en sortir !
Comme un lundi reprend avec originalité l’idée de la journée/semaine qui se répète. Ryo Takebayashi, scénariste et réalisateur, s’approprie le thème, le fait sien et nous propose une relecture très attrayante de la boucle temporelle dans une entreprise japonaise.
Le train-train quotidien à la japonaise
Les employés d’une agence de publicité vivent des moments ordinaires, entre des clients exigeants et un boss indifférent. J’ai beaucoup aimé la façon dont le réalisateur reproduit les journées de travail au Japon. Le cadre est très strict, et les relations entre collègues très codifiées. Malgré tout, il règne une bonne ambiance au bureau où tout le monde s’efforce de faire son travail et de satisfaire les clients. Mais au fil du temps, certains collègues de Yoshikawa lui font remarquer qu’il se passe des choses étranges. D’abord sceptique, la jeune femme finit par se laisser convaincre et par comprendre qu’ils se trouvent bien dans une boucle temporelle.
Des employés japonais exploités
Lorsque tous les collègues réalisent la situation, ils cherchent à s’en sortir par tous les moyens tout en essayant de terminer leurs projets en cours. Pourquoi en effet ne pas profiter des nouvelles connaissances qu’ils acquièrent à chaque nouvelle boucle pour essayer finir les projets attendus ? Dans Comme un lundi, Ryo Takebayashi se sert de la boucle temporelle pour dénoncer les conditions de travail des employés de bureau japonais, dont certains dorment même sur place. La pression des clients est telle qu’ils sont à leur merci. Seul compte le travail terminé.
Une semaine sans fin
Le thème de la boucle temporelle n’est pas nouveau. Il a été utilisé par de nombreux réalisateurs dans divers films et séries, le plus connus étant Une journée sans fin avec Bill Murray. Mais dans cette version japonaise, Ryo Takebayashi y apporte sa touche d’humour et de sobriété. Le film se déroule essentiellement dans les bureaux de l’agence de publicité, avec quelques excursions à l’extérieur ici et là. Pourtant, même si les scènes se suivent et se répètent, je n’ai jamais éprouvé de sensation de lassitude. Car chaque nouvelle scène répétée apporte un élément nouveau qui aide les employés, et le spectateur, à comprendre comment ils peuvent casser la boucle. Petit à petit, détail par détail, on finit par obtenir l’image entière.
Comme un lundi, un film très dynamique
Avec ses comiques de situation et ses personnages très sympathiques, Comme un lundi est un film très attachant. Tous les acteurs partagent une belle alchimie et rendent l’ensemble très crédible. On se prend vite d’affection pour ses personnages un peu perdus qui cherchent simplement à retrouver leur train-train quotidien. Plus le film avance, plus leur attachement les uns aux autres s’accentue. Au départ simple collègue, ils finissent par se considérer comme une famille.
Parmi les diverses sorties de films asiatiques de ce début d’année, Comme un lundi est un film qui tire son épingle du jeu.
Si vous avez aimez ce film distribué par Art House, je vous conseille Un jour sans fin, Edge of tomorow ou Looper.