Icare est un jeune homme fougueux et plein de vie qui adore passer du temps avec son père, l’inventeur Dédale. Mais un jour où il accompagne son père au Palais de Cnossos, il fait la rencontre d’Astérion, un minotaure, fils de la Reine, avec lequel il noue une forte amitié. Ivre de douleur après la perte de son fils aîné et méprisant à l’égard de cet être étrange, le Roi Minos demande à Dédale de créer un labyrinthe dans lequel il compte enfermer le minotaure. Icare pourra-t-il sauver son ami ?
J’ai vraiment beaucoup aimé le dessin animé Icare, qui reprend librement la légende d’Icare et celle du Minotaure. Les dessins sont très beaux, le développement des personnages intéressants et la mise en scène élaborée. Hormis quelques maladresses, Icare se regarde avec le plus grand des plaisirs.
Une légende connue de tous
Crète, durant la période antique. Icare est un petit garçon curieux qui adore se promener et passer du temps avec son père Dédale. Ce dernier, inventeur de génie, travaille au service du roi de Crète Minos, un homme fou de douleur après la mort de son fils lors de Jeux grecs. Un beau jour, Icare accompagne son père au Palais de Cnossos afin de livrer une sculpture à la Reine Pasiphaé. A cette occasion, il fait la rencontre d’un être étrange, Astérion, un minotaure qui vit enfermé dans les abords du palais, qui s’avère être le fils de Reine. Très vite, les deux jeunes se lient d’amitié et passent tout leur temps libre ensemble.
Un beau jour, le Roi Minos ordonne à Dédale de construire un labyrinthe afin d’y enfermer Astérion. Son but est d’y envoyer de jeunes grecs combattre Astérion. Dans tous les cas, il en sortira gagnant : ou bien les Grecs tueront le minotaure, ou le minotaure tuera les Grecs. Il pourra ainsi se venger des Grecs qu’il accuse de la mort de son fils et éliminer la preuve vivante de la tromperie de la Reine, son fils Astérion.
Les années passent et les sacrifices grecs s’enchaînent jusqu’au jour où Thésée, le héros grec, débarque en Crète dans le but combattre Astérion et stopper la folie de Minos. Parviendra-t-il à ses fins ?
La famille au cœur de l’histoire
Icare est un personnage dont on connait la fin mais très peu l’histoire. Carlo Vogele, le réalisateur, a essayé de remédier à ces lacunes avec son film. Nous voyons le jeune Icare, petit garçon admiratif de son père, un inventeur hors pair au service du Roi de Crète. Mais leur relation évolue rapidement après la découverte du Minotaure. Icare veut se battre pour son ami quand son père favorise son travail. Lorsque l’un interfère avec l’autre, ils vont chacun devoir prendre une décision qui va bouleverser leur relation.
Chaque personnage joue un rôle très important dans l’histoire. Astérion est le Minotaure, un être hybride né de la relation de sa mère la Reine avec un taureau envoyé par Poséidon. Rejeté par le Roi Minos qui l’a en horreur, il trouve du réconfort auprès de sa mère et d’Icare, qui le considère comme son frère. Les deux se retrouvent en effet régulièrement pour jouer en semble pendant des années. Mais la haine du Roi est si forte qu’il en devient monstrueux. Incapable de se remettre de la mort de son fils en Grèce, il décide de se servir d’Astérion pour tuer les Grecs qui seront envoyés en sacrifice dans le labyrinthe. Que les uns ou les autres meurent, il n’en a cure tant qu’ils disparaissent.
Lorsque Thésée arrive, arrogant et sûr de lui, il est décidé à mettre un terme aux agissements du Roi. C’est à ce moment qu’il rencontre la belle Ariane, princesse de Crète. Cette dernière, subjuguée par le beau jeune homme, n’arrive pas à comprendre comment il peut ne pas être attirée par elle. Après tout, n’est-elle pas la plus belle et meilleure danseuse du royaume ? C’est cette obsession avec le jeune Grec qui va la rapprocher d’Icare, qui cherche un moyen de sauver son ami. Ne pourraient-ils pas tous les trois nouer une alliance afin de parvenir à leur fin ? Ariane veut épouser Thésée et régner sur la Grèce. Icare veut sauver Astérion. Et Thésée veut sauver son peuple.
De même, chaque personnage possède une personnalité propre qui le rend plus ou moins antipathique. Minos est un Roi sans cœur aveuglé par sa haine. Pasiphaé est une Reine effacée qui ne semble vivre que pour son fils Astérion. Dédale ne pense qu’à ses projets et ne soucie pas des répercussions qu’ils peuvent avoir sur les autres. Icare pense tout savoir. Ariane est une jeune femme matérialiste. Quant à Astérion, on a l’impression qu’il se contente d’exister. On ne sait pas du tout ce qu’il pense. Plus le film avance, plus leurs personnalités s’affirment, pour le pire et pour le meilleur.
Un très beau film qui aurait l’être encore plus
L’un des gros problèmes du film est la faiblesse du scénario (le film ne dure que 1h16) et le traitement léger des personnages. On a envie d’en savoir plus. Et je suis malheureusement un peu restée sur ma faim. Pourquoi Icare est-il aussi obsédé par Astérion ? Je comprends qu’ils sont amis mais j’ai trouvé qu’il en faisait un peu beaucoup. Quant à Pasiphaé, elle ressemble à un fantôme (tant physiquement qu’au niveau du comportement). On ne comprend pas vraiment pourquoi elle est aussi apathique et obsédée par son fils. Quant à Ariane, elle passe de jeune princesse crétoise insouciante à une jeune fille amoureuse de Thésée, rêvant de gouverner la Grèce à ses côtés. L’évolution des personnages n’est pas toujours fluide ou compréhensible donc on est parfois un peu surpris.
Carlo Vogele a réalisé un film facilement accessible, qui mêle 2D et 3D. J’ai beaucoup aimé les dessins qui jouent un rôle important dans le développement de l’histoire. Ma mise en scène préférée est celle où l’on suit les personnages dans leurs pérégrinations, lorsqu’ils se déplacent d’un endroit à un autre. La transition d’un déplacement à un autre est particulièrement réussie et donne du mouvement à l’ensemble. Il faut regarder tout l’écran pour savoir dans quel coin ils vont apparaitre. J’ai adoré. J’ai aussi beaucoup aimé les dessins des yeux, très expressifs, et les couleurs, à la fois douces et fortes, qui oscillent entre couleurs chaudes et couleurs froides.
Icare est un très beau dessin animé et une histoire d’amitié qui plaira tant aux plus jeunes qu’aux plus grands. Même si le traitement des personnages est assez léger et donne parfois l’impression d’être précipité, on se plonge avec plaisir et contentement dans cette adaptation de la légende d’Icare.
Bande-annonce
Si vous avez aimé Icare, je vous conseille les dessins animés La Fameuse Invasion des ours en Sicile, Hercule ou encore l’épisode Icare de Ciné Si de Michel Ocelot.