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Un homme perdu au milieu d’une tempête lutte contre les vagues. Il se réveille échoué sur une île déserte. Commence alors un long combat pour sa survie jusqu’à sa rencontre avec une mystérieuse tortue rouge…

La tortue rouge affiche
©Wild Bunch Distribution

Par quoi dois-je commencer ? Les dessins. Ils sont magnifiques et brillent par leur simplicité, un mélange de fusain et d’aquarelle. Le jeu des couleurs apporte beaucoup, entre teintes très lumineuses les jours de beau temps et des teintes plus sombres les périodes de mauvais temps. On a parfois l’impression que les couleurs et le temps reflètent les émotions de l’homme. Claires quand il est heureux et plein d’espoir et sombres lorsque la mélancolie, la tristesse ou la colère le prend. La nuit, le noir et blanc prédomine contrairement à la journée où les couleurs prennent le pouvoir.

La tortue rouge est un film poétique qui aborde plusieurs problématique telles l’environnement et la famille. Ce qui commence comme un combat contre les éléments finit comme un apprentissage de la nature. C’est un film poétique en dépit de son sujet assez dur, la survie d’un homme sur une île déserte. Un homme qui dépérit et se meurt. Pieds nus, débraillé, avec une barbe de quelques jours, il fait le tour de l’île à la recherche d’autres personnes. Au début, ses seuls compagnons sont des crabes qui apparaissent tout au long du film. Ils apportent non seulement un élément comique (ils font penser à des animaux domestiques par leur comportement), mais également un élément de mouvent dans un film relativement statique. Les plans sont en effet assez statiques et certains sont répétitifs, notamment lorsque l’homme construit un radeau pour s’enfuir. Toutes ses tentatives échouent de la même façon, pour la même raison.

La tortue rouge
©Wild Bunch Distribution

Sa rencontre avec une tortue rouge qui se transforme en jeune femme bouleverse sa routine sur l’île. Il n’est plus seul. Avec sa nouvelle compagne, ils vont se construire une nouvelle vie sur l’île, bientôt rejoints par un fils. La vie, la mort, la solitude, l’impuissance face aux éléments, tous ces sujets sont abordés et font partie intégrante du récit.

La tortue rouge
©Wild Bunch Distribution

Il ne sert à rien de lutter contre la nature, elle a toujours le dernier mot. L’homme s’est retrouvé sur l’île à cause d’une tempête. Le lieu est inhospitalier au premier abord.

Visuellement satisfaisant, La tortue rouge est un film très expressif en dépit de l’absence totale de dialogues. Les seuls sons que nous entendons sont la musique (des compositions sublimes de Laurent Perez Del Mar) et les cris et onomatopées des personnages. Étonnement, cela n’est absolument pas dérangeant. Bien au contraire. On porte une plus grande attention au récit et aux divers détails. C’est également un film intemporel, car les personnages n’ont pas de nom. On ne sait pas quand se situe l’action, ni où, même si quelques éléments peuvent éventuellement fournir une piste.

La tortue rouge est un dessin animé à voir et à revoir mais surtout à écouter.

La tortue rouge

Bande-annonce :

Vous n’arrivez pas à oublier La tortue rouge ? Découvrez Des dieux et des hommes, Seul au monde et La petite fille qui aimait Tom Gordon de Stephen King.

Pour briller en société :

  • A été sélectionné pour le Meilleur film d’animation au César 2017 et aux Oscars 2017, a reçu le Prix spécial du Jury du Festival de Cannes 2016 dans la catégorie un Certain Regard

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