Marona est une adorable petite chienne noire et blanche. Renversée par une voiture, elle se meurt. Elle se remémore alors ses anciens maîtres et tous les moments qu’ils ont passé ensemble.
Visuellement parlant, L’extraordinaire voyage de Marona est unique en son genre. Il se passe tellement de choses à l’écran qu’au départ, j’ai été submergée et je ne pensais pas que j’allais apprécier la suite. Je me trompais.
Passé un petit moment d’oppression visuelle, je suis littéralement tombée amoureuse de ce long métrage d’animation qui nous fait suivre les aventures de Marona, une petite chienne pétillante et pleine de vie. Mais commençons par le commencement. Le film s’ouvre sur Marona qui vient d’être renversée par une voiture. Alors qu’elle sent la mort approcher, elle repense à ses maîtres. Des humains qu’elle a tant aimés.
La chienne est le fruit de la rencontre d’une élégante et jolie bâtarde et d’un fier et arrogant dogue argentin. De leur bref moment de folie naissent neuf chiots. Notre héroïne à la truffe en forme de cœur est la neuvième de la portée, la petite dernière, nommée Neuf. Les 10 animaux vivent heureux tous ensemble jusqu’au jour où leur maîtresse décide de laisser Neuf avec son père. Mais ce dernier a honte de son pédigrée et la pauvre petite est abandonnée dans une poubelle comme un déchet. C’est le début de ses aventures.
Anna, Sarah, Marona. Chaque maître lui donne une nouvelle identité. Ce qui ne change pass ? L’amour que chacun d’entre eux lui apporte. Et c’est là tout le sujet du film. L’amour. Ou plutôt son apprentissage. Avec Manole, elle découvre le bonheur. Des bonheurs tout simples qui lui font pourtant tellement plaisir. Chercher le meilleur endroit pour enterrer son os. Passer la nuit dans les bras de son humain. Participer à son spectacle de rue. Quel plaisir elle en éprouve ! L’identité visuelle de Manole est juste sublime. C’est un acrobate dont la souplesse semble le rendre polyforme. Il porte un costume jaune dont les rayures rouges ne cessent de se mouvoir au grès de ses acrobaties. Je ne m’en suis toujours pas remise.
Sa rencontre avec Istvan lui fait découvrir de nouvelles émotions. Notamment la peur. La peur d’être abandonnée. Après avoir vécu de merveilleux moments avec Manole, elle doit apprendre à faire de nouveau confiance à un humain. L’homme est un géant bleu au cœur tendre et aux gestes tout doux. Marona est perturbée et sur ses gardes lorsqu’elle fait la connaissance de Solange. La petite fille lui ouvre grand les portes de sa maison et de son cœur. Mais ayant déjà été abandonnée plusieurs fois, elle rechigne tout d’abord à s’investir émotionnellement. Il lui faut un certain temps pour accepter la petite fille jaune aux cheveux bleus et sa famille, la mère à la chevelure flamboyante interminable et le grand-père ronchon au teint foncé.
L’extraordinaire voyage de Marona est une claque visuelle. Je vais retourner le voir dès que possible car le regarder une seule fois ne suffit pas. Car il se passe une infinité de choses à l’écran. Les dessins sont absolument fabuleux, mais déroutant au premier abord. On ne sait pas trop si on aime ou pas. Et puis on se laisse entraîner dans cet univers hors du commun et on ne pense plus à rien. Chaque maître dispose d’une identité visuelle qui lui est propre. D’un univers absolument unique. Ce qui rend le passage d’un personnage à l’autre si intéressant. Les décors annexes sont tout aussi intéressants que les éléments principaux. Il faut donc bien prendre le temps de regarder partout.
L’extraordinaire voyage de Marona est destiné tant aux enfants qu’aux adultes. Même si certains éléments pourraient, de mon point de vue, paraitre effrayants aux yeux des plus petits. Mais d’une manière générale, je conseille vraiment de voir ce film d’animation. Ne serait-ce que pour l’aspect visuel.