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Pauline hérite de la maison de sa tante décédée. Divorcée, elle décide de s’y installer avec ses deux filles adolescentes, Beth et Vera. Le soir de leur installation, des intrus s’introduisent dans la maison. Pauline les met en fuite mais ses filles restent traumatisées par les évènements. Des années plus tard, Beth est devenue une auteure à succès spécialisée dans l’horreur. Elle retourne alors dans la maison de son adolescence où sa mère et sa sœur vivent encore. A son retour, elle va être confrontée à d’étranges évènements …

Ghostland

« Pourquoi avoir écrit ce livre ? Pour éviter de devenir folle. »

Un film d’une puissance folle

Oh la la… Que dire ? J’ai adoré ce film qui oscille entre thriller, drame et horreur. C’est une œuvre très angoissante, dérangeante, perturbante et violente. Les adjectifs sont légions. Pour certains spectateurs, c’est une ode à la violence contre les femmes, pour d’autres au contraire un hommage aux femmes fortes. Je penche plutôt pour cette deuxième explication. Car les femmes sont au cœur de ce film, elles sont de tous les plans, à la fois victimes et héroïnes. Cette histoire, qui pourrait facilement être inspirée d’un fait divers, les met en avant. C’est un drame violent qui prend aux tripes et ne laisse pas indifférent, que l’on apprécie le film ou pas.


© Mars Film

Les femmes mises à l’honneur

Ghostland nous confronte à la violence pure, sans fioriture et met affreusement mal à l’aise, car les scènes sont particulièrement réalistes. Lorsqu’un coup est donné, on a mal pour l’actrice qui le reçoit. L’une des actrices a d’ailleurs été réellement blessée au cours du tournage, lorsqu’elle a traversé une vitre. Ce film possède également une résonance particulière avec le mouvement #Metoo à la suite duquel la parole des femmes s’est libérée. Elles parlent plus facilement des violences et harcèlements qu’elles ont subit et subissent encore parfois de la part d’hommes en position de force. Un mouvement instauré par les femmes dans lequel elles rejettent le statut de victimes et confrontent les hommes par rapport à leur comportement déplacé.

Mylène Farmer est époustouflante en mère-courage prête à tout pour protéger ses enfants. Cette mère célibataire est une véritable maman ours qui se bat de toutes ses forces contre ses agresseurs. Crystal Reed et Emilia Jones (Beth) et Anastasia Philips et Taylor Hickson (Vera), qui jouent les jeunes filles à deux moments de leur vie, possèdent aussi un jeu extrêmement juste. Les émotions des actrices prennent aux tripes, elles sont brutes, directes, sans artifices. Pascal Laugier, réalisateur et scénariste a fait un travail formidable avec ses/ces actrices.

« Tu vas me laisser mourir seule ici ? »

Se laisser bercer par l’atmosphère angoissante

L’atmosphère est sombre et angoissante. Les filles ont hérité d’une vieille maison, où la tante de Pauline a entassé un très grand nombre d’objets. Ce trop-plein d’éléments rend l’atmosphère encore plus étouffante. Elles doivent faire le vide pour s’installer, prendre leurs marques et se créer une nouvelle vie. L’image est en mouvement et la caméra nous transporte dans toute la maison, de la cave à l’étage avec quelques sorties sur le perron.

Ghostland est un film sur le traumatisme, interroge et pose des questions dont la plus importante : comment se remet-on d’une agression ? Beth se sert de l’écriture comme d’un exutoire à son syndrome post-traumatique. Et les autres ?

Bande-annonce

Si vous avez aimez Ghostland, vous apprécierez le livre La gifle de Sabrina R et Jessie de Stephen King. Vous pouvez aussi vus plonger dans un article plus détaillé qui fournie quelques explications et tentatives d’explications.

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