La Voix est un recueil de nouvelles policières, œuvres de Matsumoto. Nous y suivons des fonctionnaires, des maitres chanteurs ou encore des amoureux déçus qui veulent se venger ou commettre un crime opportuniste. Nous nous retrouvons dans la tête des tueurs ou de leurs victimes. Le crime parfait existe-t-il ? A voir.

Titre original : Kao, Koe, Chihô-shi o kau onna, Kyôhansha, Sôsa kengai no jôken, Kantô-ku no onna

Auteur : Matsumoto

Date publication : 1996

Éditeur : Picquier poche

Protagonistes principaux : Hikosuke Uchibori ; Ryokichi Ino ; Tadao Kuroi, Mitsuko, Yuichi Kasaoka, ; Yoshiko Shioda et Ryuji Sugimoto ; Tomoko Takahashi ; Bakujin Ishimoto et Seisa Fujita

Le Complice 

Hikosuke Uchibori et un complice, tous deux représentants de commerce, décident un jour de commettre un braquage afin de commencer une vie meilleure. Une fois leur méfait accompli, les deux complices se séparent, avec pour but de ne jamais se revoir. Mais plus le temps passe, plus l’angoisse de Hikosuke Uchibori augmente. Son ancien complice ne chercherait-il pas à le faire chanter ?

J’adore la nouvelle Le complice. Le dénouement, notamment, est tout simplement incroyable et inattendu. L’histoire est celle d’un homme qui vit dans la peur et l’angoisse après un braquage. Il devient évident pour lui que son ancien complice va bientôt le contacter et chercher à le faire chanter pour obtenir de l’argent. La montée d’angoisse est incroyablement bien décrite. L’homme passe de l’envie à la joie puis à l’angoisse, à la peur et à la colère. Au point où l’on se pose la question : la situation est-elle réelle ou Hikosuke Uchibori se raconte-t-il des histoires ?

Le Visage

Ryokichi Ino est un aspirant acteur à qui l’on propose un rôle qui pourrait faire décoller sa carrière. Pourtant, le jeune homme hésite. Il a en effet commis un meurtre et une personne, une seule, pourrait l’identifier. Ryokichi Ino doit désormais prendre une décision : choisir le succès et prendre le risque d’être reconnu ou rester un acteur anonyme perdu dans la masse ? Et s’il disposait une troisième option ?

Je pense que Le Visage est ma nouvelle préférée. Racontée du point de vue Ryokichi Ino, grâce à son journal intime, elle nous fait découvrir les pensées et cheminements d’un homme qui pourrait obtenir tout ce qu’il désire, la gloire et le succès en tant qu’acteur. Si seulement il n’avait pas commis un meurtre. Et si seulement il n’existait pas un témoin capable de l’identifier.

Au-dessus de tout soupçon

Tadao Kuroi est un employé de bureau à Tokyo dans l’un des établissements bancaires les plus prestigieux du Japon. Célibataire, il vit avec sa sœur Mitsuko, qui est veuve. Un beau jour, sa sœur disparait alors qu’elle était partie en pèlerinage sur la tombe de son mari. Il signale sa disparition à la police, qui finit par le contacter plusieurs semaines plus tard en lui annonçant la mort de Mitsuko. La jeune femme n’était pas du tout partie se recueillir sur la tombe de son mari. Elle était en voyage avec Yuichi Kasaoka, un des collègues de son frère et coureur de jupons notoire. Lorsque cette dernière a fait un arrêt cardiaque, ce dernier, pris de panique, s’enfuit sans demander son reste. Tadao Kuroi décide alors de le tuer afin de venger l’honneur de sa sœur.

Au-dessus de tout soupçon est une nouvelle un peu différente des autres dans le sens où, tel un épisode de Columbo, nous suivons le parcours du meurtrier du début à la fin. Nous possédons tous les éléments, nous savons qui, pourquoi et comment. Les seules inconnues sont de savoir comment, quand ou si Tadao Kuroi sera arrêté. Tout un programme.

Le Roman-feuilleton

De passage dans un ville près de Tokyo, Yoshiko Shioda s’abonne à un journal régional, Koshin. Elle se montre particulièrement intéressée par le roman-feuilleton La romance du brigand. Au bout de quelques numéros, la jeune femme décide de se désabonner, prétextant un manque d’intérêt et une baisse de qualité du roman feuilleton. Vexé, Ryuji Sugimoto, l’auteur de l’œuvre, s’intéresse de près à cette Yoshiko Shioda dont le comportement lui semble suspect. Ou est-ce juste son égo blessé qui parle ?

Personne n’est ce qu’il semble être dans Le Roman-feuilleton. Une femme qui semble cacher des secrets. Un auteur qui veut comprendre pourquoi il perd des lecteurs. L’un et l’autre joue au jeu du chat et de la souris. Qui sera le premier à dévoiler son jeu ? Yoshiko Shioda ou Ryuji Sugimoto ?

La Voix

Tomoko Takahashi est standardiste dans un journal. La jeune femme est réputée et appréciée pour sa capacité à reconnaître les voix de ses interlocuteurs, ce qui lui permet de transférer rapidement les appels. Un beau jour, alors qu’elle doit transférer un appel, elle compose un faux numéro et tombe sur un inconnu. Quelques heures plus tard, elle apprend qu’elle a potentiellement parlé au meurtrier de la femme d’un dirigeant de société. Le temps passe, Tomoko se marie puis quitte le journal pour devenir une femme au foyer. Un beau jour, par le plus grand des hasards, elle entend de nouveau la voix du meurtrier.

La Voix est une nouvelle qui se divise en deux parties. La première est centrée sur Tomoko, ses pensées, son parcours. La seconde suit la police qui enquête sur un meurtre. D’abord, il faut identifier la victime, puis élucider les circonstances de sa mort. Comme les autres nouvelles, l’histoire est originale et très prenante. Cependant, la grosse différence réside dans le fait que l’on ne connait pas l’identité du tueur.

La Collaboratrice d’une revue de haïkus

Lors de la réunion mensuelle des membres de la Revue de haïkus L’épi du roseau, tout le monde est surpris par l’absence de nouvelles de Sachijo Iwamoto. La jeune femme, qui participe en effet régulièrement avec des œuvres très appréciées, s’est fait discrète depuis plusieurs mois. Bakujin Ishimoto et Seisa Fujita, membres de l’association, décident de lui rendre visite afin de prendre de ses nouvelles. Que lui est-il arrivé ?

La Collaboratrice d’une revue de haïkus est la plus courte des nouvelles. Des poètes amateurs mènent l’enquête car Sachijo Iwamoto est malade, souffrant de l’estomac. Que se passe-t-il donc avec la jeune femme ? Est-elle malade au point de ne plus pouvoir écrire ou même communiquer ?

Matsumoto nous offre encore une fois un roman très pointu et parfaitement pensé. Les Voix est un recueil de nouvelles policières qui nous transforme en détective amateur. Saurez-vous résoudre les enquêtes ?

Si vous avez aimé La voix de Matsumoto, je vous conseille de lire également Tokyo Express ou encore les aventures d’Hercule Poirot racontées par Agatha Christie.

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