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Tun et Jane sont un jeune couple vivant à Bangkok en Thaïlande. Un soir, après un repas avec des amis du jeune homme, ils renversent une jeune femme. Jane, qui est au volant, veut s’arrêter pour la secourir, mais Tun l’incite à continuer sa route. Quelque temps après, Tun, photographe, remarque de mystérieuses tâches blanches sur toutes les photos qu’il prend. Il pense d’abord à un défaut d’appareil avant de comprendre que la vérité est bien plus effrayante…

Shutter
© Phenomena Motion Pictures

Les films d’horreur thaïlandais sont effrayants. Shutther est un de ceux-là. J’ai adoré. Le film n’est pas particulièrement sanglant mais tout se joue dans l’atmosphère et dans la cinématographie. J’ai ressenti un malaise croissant tout au long du film. Je sentais qu’il allait se passer quelque-chose mais je ne savais pas quoi. Lorsque l’on regarde un film d’horreur, on s’attend à avoir peur. Mais on ne sait pas quand. Ni pourquoi. C’est ce qui fait le charme de ce type de films. Et là, je n’arrivais à me débarrasser de l’impression que le pire était à venir.

Les photographies et les appareils photos jouent un rôle de premier plan dans l’histoire. Ils sont tour à tour utilisés comme appareils, loupes, détecteurs… Ce sont des personnages à part entière. Jane et Tun s’en servent pour amasser des indices afin de résoudre le mystère des photos tâchées. Elle est étudiante en photographie à l’université, lui est photographe professionnel. Donc beaucoup de choses tournent autour de ce thème.

Shutter est un film avec peu de couleurs, qui se passe en journée et pendant la nut. On finit pas s’habituer à l’absence de variété des couleurs. J’ai même parfois eu l’impression de regarder un film en noir et blanc. Les tons qui prédominent sont le noir, le blanc, le gris, le rouge, des couleurs dans ces teintes. Nous sommes donc confrontés à une atmosphère de banalité qui va être brutalement challengée par les évènements à venir.

« Pourquoi les morts reviendraient-il chez les vivants s’ils n’avaient pas un message à transmettre ? »

L’histoire se déroule dans peu de lieux : l’appartement de Tun qui comprend son labo photo, son studio photo, le magasin où il fait développer ses photos, sa voiture et l’université où il a fait ses études et où étudie désormais Jane. Tous ces lieux sont importants dans le développement de l’histoire et comme pour les appareils et les photos, jouent le rôle d’indices. Ils sont également familiers et réconfortants pour Tun. C’est important avec tous ces phénomènes qui se produisent. Mais ce sont également les lieux où tout se produit. Leur intimité est donc perturbée et leurs habitudes remises en question.

Shutter est à la fois un film d’horreur et un thriller, car il y a une enquête. Tout au long du film, on suit les efforts du couple pour comprendre ce qui leur arrive. Est-ce que la culpabilité leur joue des tours ? Après tout, ils ont abandonné une jeune femme blessée sur le bord de la route. Ou se passe-t-il quelque-chose de pire ? Plus l’histoire avance, plus il est évident qu’ils ont affaire à plus. Il y a peu de personnages, les principaux étant Tun et Jane. D’autres vont et viennent au fil du déroulé de l’histoire. Mais cette parcimonie apporte beaucoup, car l’attention est focalisée sur l’essentiel.

La musique est utilisée par touche. Et le bruitage est très bien fait. Il y a des silences qui en disent long.

On frissonne. On sursaute. Et on en redemande.

Bande-annonce :

Si vous avez aimé Shutter, regardez sans attendre Ring et The Grudge ,des classiques de l’horreur japonais.

Pour briller en société :

  • Ce film a connu 3 remakes, un film indien en 2007 (Sivi), un film américain en 2008 (Shutter) et un film hindi en 2010 (Click)
  • A reçu le le Golden Kinnaree Award du meilleur film au Festival International du film de Bangkokg en 2005

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2 Comments

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