Ils sont tous retraités, vivent en France, habitent chez eux ou dans un espace médicalisé. Et ils se racontent devant la caméra de Claus Drexel qui leur offre la parole. De confidences intimes en histoires drôles, Les vieux sont mis à l’honneur avec une immense dignité.

Les vieux : affiche

Claus Drexel s’efface pour mettre en lumière les personnes âgées, régulièrement oubliées voir même dénigrées. Pas de cela avec Les vieux ! Au contraire, le réalisateur leur donne la parole et elles se livrent avec une grande pudeur et beaucoup de simplicité. On prend grand plaisir à les entendre raconter leurs histoires et se livrer sans fard.

Une vision de la vie sans concessions

Quel que soit leur milieu social, toutes les personnes âgées interrogées sont très pragmatiques. Elles sont encore jeunes dans leur tête, même si leur corps ne suit malheureusement plus. Vives et drôles, elles se racontent sans fard avec une légèreté déconcertante et rafraichissante. Face à la caméra, seul, en couple ou en famille, nous découvrons la France d’antan à travers le regard d’un aristocrate, d’un immigré, d’un ancien mineur ou encore d’une femme de marin. On se laisse happer par leur franchise qui fait plaisir à entendre dans cette production distribuée par New Story.

Une vie historique

Toutes les personnes présentes dans le documentaire Les vieux de Claus Drexel sont nées avant la Seconde Guerre Mondiale. Ce sont donc des témoins exclusifs de faits historiques. On ressent leur souffrance lorsqu’elles racontent ce qu’elles ont vécu. Les rafles, les privations, la peur, la France occupée entre 1939 et 1945 n’était pas un pays dans lequel on aurait aimé vivre. Certaines en ont gardé des séquelles, comme cet ancien maître de conférences qui ne se sentait plus française après avoir été obligée de porte l’étoile jaune. D’autres ont gardé un bon souvenir de leur rencontre avec les Allemands. Tout dépend du contexte dans lequel ils se sont croisés.

Les vieux : Claus Drexel
© New Story

La France et les Français

Il est très intéressant de comparer le ressenti des immigrés vivant en France. Ils sont fiers de leurs origines tout en revendiquant leur appartenance à la France. Ils se sentent français et n’ont pas peur ou honte de le dire haut et fort. L’un des témoignages qui m’a marqué est celui de cet homme et de cette femme qui ne comprennent pas le communautarisme existent. A leur arrivée dans le HLM, tout le monde vivait en harmonie entre Africains, Juifs, Arabes etc… Aujourd’hui, le communautarisme est la norme, chacun vivant replié chez soi, pour leur plus grand désespoir.

La mort en stand-by

Aucune des personnes interrogées ne se fait d’illusions : la mort est inéluctable. La plupart l’attend avec un certain soulagement alors que d’autres la craignent. En effet, vieillissant, fatigués, malades, ils ne sont plus tout jeunes et pour certains ne sont plus autonomes. Leur corps est devenu un poids mort qui les fait souffrir. Ils souffrent également de voir leur conjoint et amis mourir les uns après les autres car ils se retrouvent alors seuls. Vieillir n’est pas agréable. Quel intérêt de vivre vieux si c’est pour terminer dépendant, handicapé et désorienté ? C’est à ce moment-là qu’on comprend véritablement à quel point vieillir est terrifiant. Pourtant, l’une des vieilles femmes, âgée de près d’une centaine d’années, est toute contente d’avoir réalisé son rêve : léguer son corps à la science. Sa joie est communicative. Elle se sent à nouveau utile !

Les vieux : Claus Drexel
© New Story

Claus Drexel, réalisateur de films comme Affaires de famille et Sous les étoiles de Paris et de documentaires comme Au bord du monde et America, nous livre cette fois-ci une œuvre remarquable sur la vieillesse et ses conséquences. A voir absolument !

Si, comme moi, vous avez aimé Les vieux, regardez Plan 75, Amour ou encore Gran Torino.

Bande-annonce

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