Le regard que nous portons sur les personnes polyhandicapées est teinté de jugement. Que se passe-t-il dans l’esprit de ces personnes quand arrive l’adolescence ? Qu’est-ce qui se cache derrière ces corps emprisonnés et ces esprits silencieux ? Des ados pas comme il faut tente de répondre à ces questions.
J’ai été très touché par le documentaire. Des ados pas comme il faut donne la parole à des familles qui doivent s’occuper d’un enfant polyhandicapé. On ne parle pas assez de la souffrance de ces familles, souvent abandonné par le système, qui font tout ce qu’elles peuvent pour aider leurs enfants, le tout sans se perdre. Est-ce vraiment possible ?
Paroles, paroles, paroles
Manon, Mehdy, Madison, Kevin, Paul, Marcel. Ces adolescents et adultes polyhandicapés tentent de trouver leur place dans une société qui ne sait pas vraiment quoi penser et faire d’eux. Installés dans le centre spécialisé Les Chrysalides, ils vivent une vie ordinaire, avant de prendre leur envol dans la vie. Que sont Les Chrysalides exactement ? Une bouffée d’air pure pour les familles. C’est un centre qui officie comme un pensionnat : les pensionnaires y restent plusieurs jours avant de retourner chez eux. Ils disposent de leur propre chambre et participent à des activités de groupe. Ils se socialisent et apprennent à vivre en communauté.
Marc Dubois, le réalisateur, leur donne la parole, qu’ils prennent à leur façon. Ils ne sont certes pas tous capable de s’exprimer, mais ils parviennent à se faire comprendre, notamment en cas de joie ou de colère. Un regard, un geste ou un son suffit. Le réalisateur offre aussi la paroles aux parents. Plein de joie à la naissance de leur enfant, ils ont tous dû apprendre à composer avec la maladie, avec le handicap. Mais surtout avec le regard des autres.
Des parents à l’amour inconditionnel
On comprend tout de suite qu’ils aiment leurs enfants de manière inconditionnelle. Et qu’ils font tout pour leur offrir une vie normale. Mais qu’ils ont du mal à supporter le regard que les autres portent sur leur famille, sur leur progéniture. Une attention pleine de jugement, de commisération et de peur. « Heureusement que je ne suis pas dans leur situation. » « Comment font-ils ? » Pour appuyer leurs propos, Marc Dubois a interviewé un professeur de philosophie qui fait part de son opinion sur la normalité. Qu’est-ce que ça signifie vraiment d’être normal ? Être comme tout le monde. Ne pas être différent.
Des ados pas comme il faut interroge également sur le passage à l’adolescence de ces jeunes. Car leurs corps évoluent et leur sexualité se développe. Comment gérer leurs nouvelles envies ? Leurs nouveaux besoins ? Ils doivent tout apprendre.
La France en retard
Le personnel soignant est au petit soin tant des pensionnaires que des familles. Leur dédication force le respect. En fait, ils se comportent plus comme des membres de la famille que comme des employés. Ils ne sont pas interviewés, mais on voit leurs interactions avec les pensionnaires, et ils sont toujours au petit soin. Leur but est simple : leur donner les outils nécessaires pour leur permettre d’être le plus autonome possible. Malheureusement, il existe très peu de centres spécialisés en France. Les listes d’attente sont interminables.
Des ados pas comme il faut porte un regard neutre sur des personnes qui ne demandent qu’une chose, vivre leur vie. Est-ce vraiment trop demander ?
Bande-annonce
Des ados pas comme il faut vous a touché ? Vous serez aussi intéressé par Et les mistrals gagnants ou Mon fils, un si long combat.
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