Tugdual, Imad, Charles, Camille, Ambre, Jason. 5 enfants. 5 maladies. 5 hymnes à la vie. Âgés de 6 à 9 ans, ils ont chacun appris à vivre avec leur maladie. Avec Et les mistrals gagnants filmé caméra à hauteur d’enfant, nous appréhendons leurs histoires avec leur point de vue…
Les enfants expliquent leur quotidien avec leurs propres mots. On s’aperçoit très vite qu’ils comprennent très bien la situation et ce qui leur arrive. Leurs parents leur ont expliqué la situation avec des mots simples. J’ai vraiment aimé le fait que la réalisatrice ne tombe pas dans le patos et laisse les enfants la diriger. Elle va où ils vont, pas le contraire. Elle en les force à rien, bien au contraire, elle attend d’être invitée.
« Quand on est malade, ça empêche pas d’être heureux »
Chose étonnante, ces enfants portent un regard très pragmatique et sérieux sur leur maladie tout en profitant de la vie. Ils mènent ainsi une vie relativement normale entre séjours à l’hôpital, à la maison et à l’école. Tous, enfants et parents, refusent d’abandonner et de se laisser abattre. Ils avancent d’un pas décidé et profitent de la vie au jour le jour. Les enfants s’accrochent sans trop se poser de question. Dans Et les mistrals gagnants, les enfants sont mis en avant et les parents jouent le rôle d’accompagnant. On voit leurs impressions et sentiments un peu en arrière-pan mais ils ne sont pas les héros. Les vrais héros sont les enfants. Beaucoup de scènes se déroulent à l’Hôpital Robert Debré. Nous voyons la relation des enfants avec le personnel soignant et entre eux. L’hôpital est leur seconde maison.
« Pour moi c’est pas difficile. Pour vous c’est difficile. Mais pour moi c’est pas difficile .»
Le tournage a débuté en juillet 2014, étalé sur 1 an, sur un total de 50 jours. La réalisatrice est elle-même mère d’enfants malades, donc elle connaît son sujet. Elle a beaucoup communiqué avec les enfants, les interrogeant avec de connaître leur ressenti et de ne rien faire qui puisse les mettre mal à l’aise ou les rendre inconfortable. Elle ne souhaitait surtout pas être intrusive, ni qu’ils se sentent objectivés. Ce sont les enfants qui l’on fait entrer dans leur univers en lui expliquant qu’elle devait aussi filmer des moments tristes ou douloureux car ces situations font partie de leur quotidien.
C’est un très beau documentaire, loin de toute tentation voyeuriste ou sensationnaliste. Chaque scène, joyeuse ou triste, a son importance. Et c’est ce qui compte.
Bande-annonce :
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