Victoria Kowelska est une jeune femme emprisonnée dans le camp de Bergen-Belsen en Pologne avec son amie Karin Dernakova. A la mort de celle-ci et désormais seule, elle décide de prendre son identité et de se rendre aux Etats-Unis rejoindre tante Sophia pour élever Chris, le fils de son amie. Sur place, elle rencontre Alan Spender et commence à le soupçonner de lui vouloir du mal. Elle se sent alors en danger.
La maison sur la colline est un film magnifique avec des acteurs de talent. Le scénario, même s’il n’est pas original, est bien exploité, et servi par une très bonne mise en scène. Je valide !
Victoria Kowelska vit en Pologne durant la Seconde Guerre Mondiale. Veuve après des bombardements, elle est emprisonnée dans le camp de Bergen-Belsen avec son amie Karin Dernakova. Mais cette dernière, affaiblie, ne pense qu’à son fils, Christopher, envoyé aux Etats-Unis au début du conflit. Il vit chez sa tante Sophia, une femme riche. Karin espère y retourner à la fin de la guerre et propose à son amie Victoria de l’y accompagner. Malheureusement, son rêve ne se réalisera pas. Elle meurt dans le camp. C’est alors que Victoria, sur un coup de tête, usurpe son identité et décide de vivre sa vie à sa place, aux Etats-Unis. Cette décision va bouleverser sa vie.
Victoria arrive aux Etats-Unis en 1950 et fait face dès le départ à Alan Spender, le tuteur de Chris. A la mort de Tante Sophia, elle a en effet légué tous ses biens au petit garçon, biens qu’il va administrer jusqu’à sa majorité. Les deux adultes se rencontrent, se plaisent et se marient très vite. Elle passe alors de jeune femme pauvre au statut de riche épouse. Victoria, Alan et Chris vivent tous à Telegraph Hill, une superbe maison victorienne à San Francisco, avec Margaret, la gouvernante.
Un drôle de quatuor
Le film tourne autour d’un quatuor. Alan et Victoria sont amoureux, mais Victoria ne s’entend pas avec Margaret, très proche, trop proche de son fils, tandis que d’un autre côté, elle noue une solide amitié avec le Major Marc Bennett. Par le plus grand des hasards, c’est le même homme qui l’a aidée à sa sortie du camp de Bergen-Belsen. Le monde est petit. Très petit. Nous avons donc une espèce de jeu dans lequel chacun essaye de comprendre et découvrir les motivations de l’autre.
Richard Basehart (Alan Spender), Valentina Cortese (Victoria Kowelska), William Lundigan (Major Marc Bennett) et Fay Baker (Margaret) forment un petit groupe rongé par les secrets et les non-dits. Chacun tente de comprendre les intentions de l’autre sans dévoiler le sien. La meilleure confrontation est celle qui oppose Victoria à Margaret. Parce qu’elle a élevé le petit garçon depuis son plus jeune âge, Margaret se comporte plus comme une mère que comme une employée. L’opposition avec Victoria était donc inéluctable. Elle veut récupérer sa position auprès de l’enfant, même si elle n’est pas sa vraie mère. De même, Alan et Marc ne s’apprécient guère. D’autant que Marc commence à éprouver de tendres sentiments pour Victoria.
Une relation inquiétante ?
Plus le temps passe, plus Victoria s’interroge sur le comportement de son mari. N’essayerait-il pas de la tuer ? D’hésitations en soupçons, elle mène l’enquête et se confie au Major Bennett, dubitatif. Les incidents sont nombreux et personne ne veut la croire. Possède-t-elle de solides arguments ou n’est-elle pas en train de tout imaginer ? Après tout, elle a vécu des moments très difficile dans le camp, dont elle garde encore des séquelles mentales. Pire encore, elle vit la vie d’une autre. Ses soupçons ne seraient-ils pas le résultat de sa mauvaise conscience ?
J’ai beaucoup aimé la façon dont elle se sent jugée par le tableau de tante Sophia qui orne la cheminée. Assise dans un fauteuil, le regard droit, tante Sophia paraît tout voir et tout savoir. Dès le départ Victoria est attirée par la toile, qu’elle retourne voir régulièrement. La mauvaise conscience de Victoria ne lui laisse aucun répit. De ce fait, elle fait tout pour être la meilleure épouse possible et la meilleure mère.
Les magnifiques décors de la maison sur la colline
La maison de Telegraph Hill m’a tapé dans l’œil. Imposante, majestueuse et luxueuse, c’est un bijou d’architecture, avec en son centre un incroyable escalier. C’est une immense demeure qui semble figée dans le passé. On pourrait même dire que c’est l’un des personnages du film. Le titre original est d’ailleurs The house on Telegraph Hill. La maison m’a immédiatement fait penser à celle dans Crimson Peak de Guillermo Del Toro. Une maison avec une telle personnalité qu’on en éprouve des émotions partagées, entre admiration et angoisse. De même les costumes, absolument magnifiques, sont sublimés par de très belles chaussures à talons hauts. Les vêtements des femmes sont cintrés et très féminins alors que ceux des hommes subliment leur côté viril. Le plus grand soin est accordé aux détails.
Aux manettes de La maison sur la colline, on retrouve Robert Wise, un réalisateur très éclectique, à qui l’on doit entre autres West Side Story, La Mélodie du bonheur, Star Trek, le film ou La Maison du diable. Il réalise ici un film noir, dont la tension monte lentement mais sûrement.
Bande-annonce
Si vous avez aimé La maison sur la colline, vous apprécierez Rebecca, le roman de Daphné du Maurier ou le film d’Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour ou Inception.