Malade et seul, le Colonel Parker se remémore sa plus grande fierté, Elvis, l’une des plus grandes stars américaines. Depuis leur rencontre quand il avait une vingtaine d’années à sa mort lorsqu’il en avait une quarantaine, Elvis a mené une vie mouvementée dans une Amérique en pleine évolution.
WOW. Si vous aimez le style de Baz Luhrmann, vous allez adorer le biopic Elvis. Grandiloquent, puissant, prenant, entrainant, tout est fantastique. Et Austin Butler, oh la la la la. Son charisme crève littéralement l’écran. Il nous balance son énergie en plein visage, et on en redemande, encore et encore.
Une relation compliquée
Toute sa vie, le Colonel Tom Parker n’a voulu qu’une seule chose, dénicher une star. Alors impresario du chanteur country puritain Howard Hank, il entend pour la première fois la voie d’Elvis Presley. Séduit, il décide d’aller assister à l’une de ses représentations. C’est en constatant les réactions plus qu’enthousiastes des femmes du public qu’il comprend le talent du jeune homme. Sa décision est prise, il va le prendre sous son aile et en faire la plus grande star de tous les temps.
Dès le départ, on comprend que leur relation n’est pas d’égal à égal. En effet, le Colonel Parker manipule Elvis et sa famille en leur disant ce qu’ils veulent entendre. Il parvient à les convaincre que les décisions viennent d’eux alors qu’il les y a poussés. Il est très fort dans ses entourloupes, j’en suis presque admirative. La mère d’Elvis est très religieuse, et après avoir perdu le jumeau de son fils à la naissance, elle est très protectrice de celui-ci. Ils ont vécu ensemble pendant un temps, lorsque son père était en prison. De son côté, Elvis est un véritable fils à maman qui ne rêve que d’une chose, lui acheter une belle voiture et une grande maison.
Un showman avant tout
Au fil du temps, il se fait connaitre tant pour ses chansons que pour son célèbre déhanché. Il trouve son inspiration dans le quartier noir de Memphis, où il croise régulièrement B.B. King. Mais les autorités puritaines ne voient pas ses prestations d’un bon œil et après une énième représentation, le couperet tombe. Ou il s’assagit, ou il va en prison. Sa décision prise, il monte sur scène pour une prestation incendiaire qui enflamme le public. Pour le sauver de la prison le Colonel Park le pousse à faire son service militaire et lui promet qu’à son retour, il en fera une star du cinéma.
Le deuxième chapitre de la vie d’Elvis commence, car c’est à l’étranger qu’il rencontre Priscilla, l’amour de sa vie avec laquelle il aura sa fille Lisa Marie Presley. Mais les années ont passé et les mentalités ont changé. Le « King », n’est plus aussi populaire qu’avant depuis l’arrivée des Beatles et autres stars de la pop. Elvis va donc se battre pour retourner au sommet…
Une histoire faite pour Baz Luhrmann
Baz Luhrmann a fait un travail fantastique avec le film Elvis. On se laisse prendre par l’énergie folle que dégage le film, tant par le montage, que la cinématographie et les arrangements musicaux. On ne voit pas du tout le temps passer, c’est incroyable. C’est une sorte de version supérieure de Moulin Rouge avec des images d’archives à la fin qui nous font réaliser l’incroyable travail réalisé par Baz Luhrmann et son équipe. Les costumes sont sublimes et les musiques et reprises extrêmement bien faites.
Le scénario est basé sur la relation mouvementée entre Elvis et son impresario le Colonel Parker. C’est un escroc. Il n’y a pas d’autres mots. A la fin du film, on apprend même qu’il encaissait près de 50 % de tous les revenus d’Elvis ! C’est incroyable quand même. Dans le même temps, j’ai découvert qu’Elvis ne s’était jamais produit à l’étranger. Comment est-ce possible pour une star de ce calibre ? Tout ce que voulait, c’était se produire devant ses fans et prendre soin de sa famille.
Une véritable tragédie
La vie d’Elvis est une véritable tragédie grecque, l’histoire d’un homme qui a touché les étoiles avant de se désagréger lorsqu’il a commencé à toucher à la drogue. Sur la fin, nous faisons face à un homme bouffi, à bout de souffle et d’énergie. La différence est violente par rapport au début. C’est très choquant. Austin Butler est fantastique avec son visage poupin, son regard séducteur et son corps de diable. Je sens la nomination à l’Oscar. Le jeune homme est littéralement transfiguré et donne vie au « King ». Les mouvements de hanches, la gestuelle, la voix, je ne connais pas Elvis Presley dans le détail, mais rien qu’en visionnant la bande-annonce, j’avais été époustouflée. Tom Hanks est monstrueux dans son rôle de méchant. Charmeur, mielleux, compatissant, il se faufile dans la vie de la famille Presley avec une aisance incroyable. C’est un diable, en totale opposition avec le côté naïf et « pur « d’Elvis. On se demande comment une telle collaboration/relation peut fonctionner. Mais on comprend vite qu’ils ne parviennent pas à se séparer l’un de l’autre, comme dans toute relation toxique.
Mon seul problème est que le film n’aborde pas vraiment l’éléphant dans la pièce : la question de l’appropriation culturelle. Elvis s’est plus qu’inspiré des airs et chansons afro-américains, il réinterprète des morceaux. C’est un chanteur blanc qui a mis au point un nouveau style de musique mêlant country et rock’n’roll, après avoir grandi dans un quartier afro-américain. Le film Elvis tourne un peu autour du sujet sans vraiment aborder le sujet de front. Dommage.
Elvis de Baz Luhrmann est un biopic flamboyant qui retrace le parcours chaotique d’une des plus grandes stars américaines de la chanson. Personnellement, je vous le conseille.
Bande-annonce
Si vous avez aimé Elvis, vous apprécierez Ray, Walk the line ou encore Rocketman.
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