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Gangsta met en scène un duo qui fait ce qu’il faut pour survivre à Ergastulum. Bon ou mauvais.

Nicolas Brown et Warwick Arcangelo ont créée l’Agence de Services en tout genre au sein d’Ergastulum, une ville contrôlée par la mafia et les gangs. Tueurs efficaces, le duo est complètement opposé. Le premier, sourd, taciturne et solitaire, est un indexé dont l’arme de prédilection est un sabre. Le second est un coureur de jupon gigolo à ses heures perdues. Un beau jour, ils recueillent Alex Benedetto, une jeune prostituée qui cherche un sens à sa vie et va devenir leur standardiste.

Titre original : ギャングスタ

Scénariste : Kohske

Dessinateur : Kohske

Date publication : mars 2011 – (en cours)

Éditeur : Glénat

Protagonistes principaux : Nicolas Brown, Warwick Arcangelo, Alex Benedetto

Ergastulum n’est pas une ville comme les autres. C’est un lieu abandonné du gouvernement dans lequel la mafia fait la loi et où prostitués, malfrats et pauvres cohabitent plus ou moins pacifiquement. C’est également ici que vivent les « crépusculaires » ou « indexés ». A l’origine, il s’agissait de soldats à qui l’armée a injecté du « cérébum », une substance qui augmentait leurs capacités physiques. Mais rapidement, l’expérience a dégénéré et les soldats sont devenus dépendants, avec une espérance de vie raccourcie. Soucieux de se débarrasser du problème, les autorités les ont parqués à Ergastulum, laissant le contrôle de la ville aux différentes familles mafieuses. Ils ont préféré les mettre tous ensemble au même endroit plutôt que de trouver une vraie solution au problème.

Trois clans se partagent le contrôle de la ville, le Clan Cristiano, le Clan Corsica et le Clan Monroe. Quant à la Guilde Paul Klee, constituée de mercenaires « indexés », c’est un groupe autonome qui intervient lorsque la situation l’exige. L’équilibre est fragile et la moindre étincelle pourrait enflammer les esprits. En effet, une grande partie de la population méprise ces êtres étranges et ne rêve que de les exterminer. Régulièrement, des groupes anti-crépusculaires parcourent la ville, tuant sans distinction les « crépusculaires » enfants, femmes et hommes. Dans le but de protéger cette population, le gouvernement a institué trois lois qui sont supposés empêchés tous les débordements.

Dans ce contexte difficile, nous faisons la connaissance de Nicolas Brown et Warwick Arcangelo. Warwick est le « maître » de Nicolas, son humain qui lui donne des ordres. Le duo partage une relation amour/haine, travaillant néanmoins harmonieusement au sein de leur agence. Leur existence prend une nouvelle tournure le jour où ils sauvent Alex, une prostituée qui travaillait pour un gang en pleine extension qu’ils ont la charge de détruire. Ils décident de l’aider et l’embauchent comme standardiste. Petit à petit, le trio prend ses marques alors que dehors, une menace guette dans l’ombre.

Gangsta est un seinen qui se dévore. On se prend d’affection pour les personnages, tous brisés par la vie. La discrimination tourne à plein régime. Alors qu’ils sont le produit d’une expérience ratée du gouvernement, ils se retrouvent mis au ban de la société, même pas considérés comme des humains. Ils doivent porter des plaques militaires indiquant leur rang (niveau de puissance) et qui enregistrent leurs données biométriques. A leur mort, toutes les données sont effacées, comme s’ils n’avaient jamais existé. Il est vraiment effrayant de constater à quel point la peur fait réagir les gens de manière aussi brutale et agressive. Des gens haineux n’hésitent pas à tuer, violer et massacrer des innocents, femmes et enfants compris, sous le prétexte qu’ils ne devraient pas exister.

Les « crépusculaires » sont des surhommes, aux capacités physiques extraordinaires. Certains d’entre eux parviennent à s’échapper d’Ergastulum. Lorsqu’ils ont des enfants avec des « non-modifiés », des personnes normales, ces enfants, des « crépusculaires » non indexés nommés « égarés », obtiennent des pouvoirs aussi importants que leurs super-parents. Ils naissent néanmoins avec une « contrepartie », une malformation physique. Ainsi Nicolas est sourd, d’autres souffriront d’une difformité physique, d’autres d’un arrêt de croissance… S’ils sont attrapés, ils sont envoyés à Ergastulum où ils deviennent des « indexés ».

Plus on avance dans les tomes, plus on comprend que la situation est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Et qu’il faut se méfier de ses alliés. Les amis d’hier deviennent les ennemis d‘aujourd’hui. Des alliances se brisent et de nouvelles se créées. Vient le temps de choisir son camps et de prendre la meilleure des décisions dans le but ultime de survivre.

Au vu des thématiques très dures, je suis agréablement surprise de constater que nous avons affaire à une auteure et dessinatrice. Pour l’instant (avril 2022), le manga s’est arrêté au numéro 8 car Kohske a annoncé souffrir d’une maladie qui l’empêche d’écrire et de dessinée à un rythme normal. Nul ne sait quand la série reprendra. Snif, snif.

Même si une fin n’est pas encore prévue et que le tome 8 s’achève sur un cliffhanger, je vous conseille vivement de lire Gangsta, un très bon drama (pour adulte) aux très beaux dessins.

Vous avez aimé Gangsta ? Jetez-vous sur Dogs: Bullets & Carnage, Deadman Wonderland ou encore Tokyo Ghoul.

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