Akira, le manga qui a posé les bases du manga peut également se découvrir en animé.
Le 6 décembre 1982, une explosion détruit Tokyo et enclenche la Troisième Guerre Mondiale. Le monde entre alors dans le chaos. En 2019, Néo-Tokyo est une ville ravagée, tant par la corruption que par la violence. Dans cette incertitude, les jeunes sont désœuvrés. Parmi eux, un groupe de jeunes motards qui sillonne les rues. Un soir, ils croisent la route du n°26, un enfant à l’apparence d’un vieillard, doté de pouvoirs surnaturels. Cette rencontre va aboutir à un évènement cataclysmique, le réveil d’Akira…
Titre original : Kaichō wa Maid-sama!
Scénariste : Katsuhiro Ōtomo
Dessinateur : Katsuhiro Ōtomo
Date publication : 1982-1990 (manga terminé)
Éditeur : Glénat
Protagonistes principaux : Shôtarô Kaneda, Tetsuo Shima, Kei, Akira, le colonel Shikishima, Lady Miyako (Numéro 19), Masaru (Numéro 27), Takashi (Numéro 26), Kiyoko (Numéro 25), Chiyoko
Le 6 décembre 1982 à 14h17, une bombe explose dans la région du Kanto. Quelques heures plus tard, la Troisième Guerre Mondiale éclate, entraînant le monde entier dans la désolation. Toutes les grandes villes sont touchées.
Une trentaine d’années plus tard, en 2019, le monde entier a avancé dans sa reconstruction. Néo-Tokyo est la nouvelle capitale japonaise. Mais les temps sont difficiles. La population, plus particulièrement les jeunes sont désœuvrés. Ils ont perdu leurs repères dans une société qui a complètement changé. Les politiques sont plus corrompus que jamais, le système est brisé, ils ne savent plus en qui avoir confiance.
Dans cette atmosphère étouffante, un groupe de jeunes motards aime à se réunir pour parcourir les rues de nuit. Amateurs de drogues, ils roulent sans but à la recherche de sensations fortes qui leur rappellent ce qu’est la vie. Une nuit, Tetsuo, l’un d’entre eux, a un grave accident en essayant d’évitant un mystérieux enfant sur la route. Il est conduit à l’hôpital où il est utilisé comme cobaye par l’armé, qui lui injecte diverses drogues dans le cadre d’expériences scientifiques.
Rapidement, Kaneda, le jeune leader du groupe de motards, se retrouve pris dans un engrenage qui le dépasse et auquel prend part Kei, une jeune femme chargée de retrouver l’enfant qui a causé l’accident de Tetsuo. Au fil des évènements, les deux jeunes gens vont devoir faire preuve de résilience et de courage afin de démêler le vrai du faux et tenter de sauver le monde. Tout un programme !
Akira est une œuvre sombre, qui peut même paraitre défaitiste à certains moments. Mais j’ai vraiment aimé la thématique du manga, la lutte de 2 anciens « frères d’armes » devenus ennemis. L’un va lutter pour la lumière quand l’autre va sombrer dans les ténèbres. D’anciennes rancœurs refont surface et amènent Tetsuo à révéler ses facettes les plus sombres. Jalousie, colère, haine, toutes ces émotions font de lui un être des plus dangereux, prêt à tuer sans le moindre scrupule ou la moindre hésitation. Face à lui, on retrouve Kanada, un jeune homme tout aussi perdu qui ne perd néanmoins de vu ses principes. Il se refuse à faire le mal ou à obéir aveuglément. Il analyse la situation et choisit de faire ce qui est juste, n’utilisant la violence que pour se protéger ou protéger les autres.
Plus le manga avance, plus la violence est présente, d’abord avec des armes puis des forces surhumaines. Et plus les véritables intentions et sentiments des hommes se révèlent. Ainsi, le Colonel Shikishima, en charge du programme Akira, et ses scientifiques, font preuve d’inconscience et libèrent des forces qu’ils ne parviendront jamais à contrôler. Leur but est simple, empêcher le réveil de l’arme Akira. Ils sont ainsi prêts à tout pour cela. Quitte à sacrifier des innocents. Au fil du manga, nous finissons par comprendre de quoi il s’agit réellement et pourquoi les autorités en ont aussi peur. Avec raison.
La population japonaise semble prise en otage entre toutes ces forces, l’armée gouvernementale et les factions rebelles. Défaitistes, les habitants finissent par se contenter de chercher à survivre par tous les moyens possibles. La vie est dure, sans espoir. Les malheurs semblent s’enchaîner les uns après les autres. Et lorsqu’une nouvelle explosion détruit la ville à peine reconstruite, le choc est rude pour tout le monde. Le parallèle est évident avec les bombardements nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki par les Alliés en 1945. La reconstruction s’est faite dans la douleur et les traces demeurent encore aujourd’hui.
Akira est une œuvre intemporelle. Publiée en 1982, son thème et sa force sont encore d’actualité, dans une période où l’on a l’impression de perdre pied. Le Covid est partout, notre univers est bouleversé et on ne cesse de s’inquiéter du lendemain. Akira est ainsi l’occasion de suivre les aventures de personnages qui vivent une situation un peu similaire à la nôtre. Et c’est agréable de sa/voir que l’on n’est pas seul dans ce cas, même si l’on parle de personnages fictifs.
Je possède la réédition d’Akira en 6 volumes, dont j’ai vraiment apprécié la fluidité de lecture et le fait de ne pas avoir à changer de tome tout le temps. Le volume débute avec quelques magnifiques planches en couleurs, avant de passer aux traditionnelles planches en noir et blanc. Les dessins sont bruts et magnifiques, avec un souci du détail très appréciable.
Sombre, cataclysmique, dérangeant, mais étrangement addictif, il possède tous les ingrédients pour captiver son lecteur du début à la fin.
Avec Berserk, Akira est l’un de mes mangas préférés.
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