Moon-Jung est une mère célibataire travaillant comme aide à domicile pour un vieil homme aveugle et son épouse souffrant de la maladie d’Alzheimer. Le trio suit une certaine routine jusqu’au jour où un drame se produit. Moon-Jung doit alors prendre une décision radicale qui va changer sa vie et celle du couple.
Avec Greenhouse distribué par Art House, Sol-hui Lee nous embarque en Corée du Sud et nous plonge dans le quotidien d’un couple âgé malade et de leur aide-soignante qui ne va pas mieux qu’eux. Chacun cherche à survivre malgré les difficultés mais plus le film avance, plus ils s’interrogent sur l’utilité d’une telle démarche. Il n’y pas à dire, vieillir est terrifiant.
Des vies marquées par les difficultés
Tout le monde souffre dans le film Greenhouse. Moon-Jung est une mère célibataire désespérée qui survie tant bien que mal. Son fils adolescent est placé dans un centre de détention pour cambriolage. Elle travaille en tant qu’aide-soignante chez un couple de personnes âgées qui ne peut vivre seul. Son but ? Gagner assez d’argent afin de quitter la serre (greenhouse) où elle habite pour enfin louer un logement décent pour son fils et elle quand il sera libéré. Moon-Jung s’entend bien avec le couple. Tae-Gan, est aveugle mais très facile à vivre tandis que sa femme, Hwa-Ok, atteinte de la maladie d’Alzheimer, se montre régulièrement violente. Mais tout n’est pas si rose pour elle non plus car Moon-Jung souffre fréquemment de crises au cours desquelles elle se gifle et se frappe. Elle prend donc part à des réunions où elle rencontre d’autres personnes atteintes, comme elle, de troubles psychologiques. C’est lors d’une de ces réunions qu’elle rencontre Soon-Nam, une jeune femme très perturbée qui s’attache un peu trop à elle.
Un événement perturbateur
En dépit de toutes ces difficultés, une certaine routine règne au sein du foyer du couple. Sol-hui Lee filme très bien cette petite « famille ». Moon-Jung apprécie tout particulièrement Tae-Gang qui se montre très attentif et généreux. Non seulement il lui prête régulièrement sa voiture mais il s’inquiète aussi beaucoup pour son bien-être. Les choses sont différentes avec son épouse touchée par la maladie. Le moindre soin, la moindre tâche est un combat. En effet, Hwa-Ok est persuadée que la jeune femme lui veut du mal. Elle se monter donc récalcitrante à tout. Plus le temps passe, plus la pauvre femme se montre agressive et violente, au point que la question de son placement dans un institut spécialisé se pose. Dans le même temps, Moon-Jung se prend d’affection pour Soon-Nam, allant jusqu’à l’accueillir dans sa serre pour quelques temps. Cependant, cette routine bien huilée va basculer lors d’un accident.
Une mise en scène qui va crescendo
Greenhouse commence de façon banale, comme un drame. Mais au fur et à mesure que le film avance, il va se transformer en thriller. Les masques vont tomber et chacun va révéler son vrai visage, entre égoïsme et agressivité. Calmes mais perturbés au début, les personnages vont petit à petit perdre pied et se révéler être prêts à tout pour dissimuler leurs secrets et découvrir ceux des autres. L’alchimie et les relations entre les personnages jouent pour beaucoup dans le développement d’un genre à un autre. En effet, tout le monde utilise tout le monde à ses propres fins. Il n’y a plus d’amis, seulement des pions. Pour augmenter l’effet de tension, la réalisatrice confine principalement les personnages dans 3 lieux, la serre de Moon-Jung, le logement de Tae-Gang et Hwa-Ok et la salle où se tiennent les réunions de soutien. On passe donc d’un lieu à un autre, d’un incident à un autre, d’une situation à une autre. Lors du visionnage, j’en suis venue à me demander comment le film pouvait bien se terminer car je n’arrivais pas du tout à imaginer un final. Preuve que Greenhouse est un excellent thriller.
Scénariste et réalisatrice, Sol-hui Lee fait preuve d’un grand talent et laisse augurer de très bonnes choses pour la suite.
Vous avez aimé Greenhouse ? Je vous conseille aussi de regarder La servante de Kim Ki-young et son remake The Housemaid ou Parasite.
