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Le Noël de Petit Lièvre brun est l’adaptation du livre Devine combien je t’aime de Sam McBratney. Le dessin animé est précédé de trois courts-métrages qui se déroulent également en hiver. Les quatre œuvres parlent toutes de l’esprit et de l’entraide de Noël et des préparatifs des animaux et des hommes pour cette période tant attendue.

Vous le sentez ? Moi oui. Le changement climatique est réel. La preuve, je vais vous parler de dessins animés de Noël que j’ai vus il y a longtemps. Je parle d’avant le confinement, c’est dire. Le Noël de Petit Lièvre brun place la barre haut.

Flocons et carottes, Samantha Leriche-Gionet

Flocons et carottes est un récit tout simple et très beau qui suit un mystérieux voleur de carottes. Et pas n’importe quelles carottes, celles qui constituent le nez des bonhommes de neige. Pourquoi ? Telle est la question. Les dessins sont d’une simplicité parfaite. Ils donnent vraiment l’impression de voir s’animer un livre pour enfants. Pas de fioritures, pas de paroles, Samantha Leriche-Gionet, la réalisatrice, va droit à l’essentiel dans cette œuvre des plus touchantes. Pour mon plus grand plaisir. Les couleurs pastel donnent une impression de douceur, accentuée par les formes rondes des personnages. Un très beau récit.

Flocons et carottes
© 2012 Schick Productions

La moufle, Sophie Martin

Le second court-métrage s’intitule La moufle, de Sophie Martin. Nous suivons une souris qui se réfugie dans une moufle, loin du froid de l’hiver. Mais sa trouvaille attise la convoitise des autres animaux qui voudraient bien en profiter aussi. Rusée, la souris décide de monnayer l’entrée contre de la nourriture. Plus elle a du succès, plus elle augmente les frais d’entrée. Mais très vite, la place vient à manquer. Ce qui est intéressant avec La moufle est la modernité du récit. Le doublage est en effet réalisé par des enfants et un adulte, qui tiennent des propos et s’exprime de manière très moderne. Ils ne vont pas jusqu’au « Wesh », mais ce n’est pas le genre de ton auquel on s’attendrait dans un conte de Noël.

La moufle
© 2019 Sophie Martin

Autre particularité, les dessins, extrêmement dynamiques. Ils ne sont en effet pas tous surlignés par un trait, et les couleurs sont chaudes et éclatantes. Les personnages donnent donc l’impression d’être en constant mouvement. J’aime beaucoup l’effet que cela produit. Et j’aime aussi les proportions des animaux. Ils sont tous de tailles diverses entre la souris, les insectes, les lapins et autres mammifères. Donc lorsque l’image est centrée sur la souris par exemple, on ne voit pas le lapin en entier. Et ainsi de suite. C’est un détail, mais que je trouve très bien pensé.

Au cœur de l’hiver, Isabelle Favez

Le troisième court-métrage est intitulé Au cœur de l’hiver. Il m’a fait penser à Bip Bip et Coyote. Le pitch est des plus simples. Au plein cœur de l’hiver, un homme et des animaux se préparent pour l’hiver, l’un en coupant du bois, les autres en amassant les provisions. Tous ont un but commun, se préparer à affronter la rigueur de la neige. Même si cela signifie manger son voisin. L’oiseau et l’homme se battent pour la possession du lapin. L’oiseau est aussi attiré par la souris. Cette dernière fuit dans le terrier du lapin, qui est, pour son plus grand bonheur, rempli de provisions diverses. Coup de chance !

Au coeur de l'hiver
© 2012 Schick Productions

Au cœur de l’hiver d’Isabelle Favez est un très beau dessin animé muet. Les personnages sont tout en rondeur et ne cessent de bouger. Les couleurs sont douces mais originales. C’est le court-métrage le plus original d’après-moi. L’un des lapins est ainsi violet. La barbe de l’homme semble peinte sur son visage. Les membres des animaux et de l’homme paraissent disproportionnés par rapport à la taille de leurs corps. Certains éléments comme les branches des arbres ou les membres des animaux sont détachés de leurs troncs. C’est bizarre, mais pas choquant. Bien au contraire. Cela ajoute une touche de modernité et de fantaisie à ce récit qui est plus macabre qu’il n’y parait. C’est mon court-métrage préféré.

Le Noël de Petit Lièvre brun, Jo Boag

Vient enfin le récit principal Le Noël de Petit Lièvre brun. Des animaux de la prairie se préparent à célébrer le Réveillon de Noël. Ils sont presque prêts. Ils ont réuni divers aliments. Ils finissent de décorer le sapin. Leurs noms sont mignons : Petite souris des champs, Petite renarde rouge, Petit écureuil gris, Petit lièvre brun. Alors qu’ils admirent la nourriture dans le garde-manger, Petite souris des champs voit un fruit rouge au bas de la pile qui ferait parfait au sommet du sapin. Dans leur effort pour le déloger, ils font tomber la nourriture qui dévale la pente et atterrit dans l’eau. En se lançant à sa poursuite, ils découvrent un animal qui leur est inconnu. Un animal de la forêt. Immense, poilu et terrifiant. Son nom : Bébé ours brun. Le pauvre est triste car il a perdu sa maman. Face à son désespoir, le petit groupe décide de l’aider. Ils partent donc à la recherche de Madame ours.

 Le Noël de Petit Lièvre Brun
© 2017 SLR Productions Pty Ltd.All Rights Limited

Le Noël de Petit Lièvre brun est un conte de Noël dans le sens le plus strict du terme. Tous les personnages n’attendent qu’une seule chose, passer le Réveillon de Noël tous ensemble. Mais quand leurs plans vont devoir changer, ils vont choisir de faire ce qui est juste plutôt que de penser de façon égoïste. Comme dans tout bon conte de Noël qui se respecte. Le récit est simple mais très bien réalisé.

Les dessins sont très détaillés et les couleurs chaudes des animaux tranchent avec les couleurs froides du décor. Ils ressortent ainsi de manière très visible. L’une des choses qui m’ont le plus impressionné sont les flocons de neige. Lorsqu’ils tombent, on dirait de la 3D. Ils donnent l’impression de tomber à la fois sur les animaux et juste devant la caméra. Le rendu est vraiment spectaculaire. Le Noël de Petit Lièvre brun est l’adaptation (visuellement fidèle) du livre Devine combien je t’aime de Sam McBratney, illustré par Anita Jeram à l’Ecole des loisirs. Le livre parle de l’amour d’un parent pour son enfant et existe en version pop-up avec les images qui sortent en relief.

Les plus petits des spectateurs vont adorer Le Noël de Petit Lièvre brun et les trois courts-métrages. Et les plus grands aussi. Car après tout, qu’est-ce donc l’esprit de Noël, si ce n’est un retour en enfance ?

Bande-annonce

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