Il y a de ces films que l’on regarde et qui nous marquent tant que les revoir s’avère difficile ou impossible. Pourquoi ? Lesquels ? Petit tour d’horizon des films les plus perturbants (voire dégueulasses, n’ayons pas peur des mots) que j’ai jamais vus.
Cannibal Holocaust (-18 ans)
Résumé : un anthropologue part à la recherche d’une équipe de tournage disparue alors qu’elle réalisait un reportage sur une tribu anthropophage en Amazonie.
Ce slasher est terrifiant. Et j’ai vraiment eu du mal parfois à me dire qu’il s’agissait d’un film, pas d’un récit réel. Entre les scènes de meurtres et de viols, Ruggero Deodato, le réalisateur, est parvenu à caser des images de massacres d’animaux et de tortures avant de surmonter le tout d’une pincée de racisme. Chapeau. L’étranger sauvage et non cultivé ne peut être qu’un barbare. Heureusement que l’homme blanc est là pour lui montrer ce qu’est la civilisation avec ses armes et autres articles en fer.
A sa sortie en 1980, le film a été interdit dans plus d’une soixantaine de pays, choqués par la violence du film. Le réalisateur a même été accusé d’avoir réalisé un « snuff movie », un film où l’action se produit réellement. Des animaux sont d’ailleurs morts durant le tournage (sacrifiés au nom de l’art, super). Cannibal Holocaust est également l’un des premiers « found footages », des années avant Le Projet Blair Witch.
Hostel (-16 ans)
Résumé : Deux étudiants américains tombent dans un piège lors d’un voyage en Europe de l’Est. Au lieu de la débauche et des filles faciles qu’ils espéraient, ils découvrent l’horreur.
C’est le genre de film qu’on regarde une fois mais pas deux. Perturbant. Dérangeant. Malsain. Violent. Je reprends mon souffle. WTF. Répugnant. Glauque. Avec Eli Roth aux commandes et au scénario, on sait pourtant à quoi s’attendre. Le réalisateur, scénariste, producteur est en effet réputé pour son goût de l’horreur et du macabre. Il s’agit du deuxième film d’Eli Roth, encensé et produit par Quentin Tarantino.
Ce film à petit budget a beaucoup fait parler de lui à sa sortie pour son caractère violent et dur. Dire qu’il a connu 4 suites… Il en faut pour tous les goûts je suppose. Mais quel goût. L’histoire serait inspirée de faits réels. Ce qui a scandalisé les autorités slovaques, effarées de voir leur pays dépeint sous un jour aussi sombre.
The Green Inferno (-16 ans)
Résumé : un groupe d’étudiants, farouches écologistes, décide de se rendre au Pérou pour empêcher une compagnie pétrolière de détruire l’environnement. Sur place, ils tombent aux mains d’une tribu très hostile.
Ce film est dans la lignée de Cannibal Holocaust et rend hommage aux films du même genre. Un groupe de personnes qui se rend en Amérique du Sud et entre en contact avec une tribu pour le moins agressive. Leurs intentions sont louables, mais ils ne savent pas dans quoi ils s’embarquent. Le film est jugé moins gore que Cannibal même si certaines scènes sont pour le moins… dégueulasse. N’ayons pas peur des mots. Mais il diffère également dans le message que veut faire passer le réalisateur. Eli Roth se moque des gens branchés. Ce activistes hyperconnectées qui ne peuvent lâcher leurs téléphones et désirent changer le monde en lançant des pétitions sur les réseaux sociaux.
The Green Inferno a été projeté en avant-première dans la section « Midnight Madness » au Festival international du film de Toronto en 2013 où il a divisé la critique. On lui reproche notamment d’en avoir fait trop ou pas assez. Petite info, le film a uniquement bénéficié d’une sortie e-cinéma. Tu m’étonnes.
Martyrs (-16 ans)
Résumé : une petite fille retrouvée sur la route maltraitée et torturée recherche ses bourreaux une dizaine d’année plus tard. Elle veut comprendre pourquoi elle a été kidnappée et se venger.
Je ne sais toujours pas quoi penser de ce film. Minimaliste, réel et brut, il ne fait pourtant pas dans la surenchère. Misant sur de talentueuses actrices, Martyrs est un film sobre qui offre des scènes de tortures d’un gore inimaginable. Ici, pas de « jump scares » ou de musique à outrance. Juste un scénario singulier au service d’une très belle mise en scène. Ce film est le plus beau et mon préféré de la liste.
Sa sortie en 2008 a été auréolé d’un parfum de scandale. La Commission de Classification des Œuvres Cinématographiques l’interdit aux moins de 18 ans, un véritable camouflet économique. Après un réexamen, Martyrs est finalement soumis à une interdiction aux -16 ans. C’est déjà ça.
Saw (-16 ans)
Résumé : deux hommes se réveillent enchainés dans une salle de bain. Une voix leur annonce les règles : l’un d’entre eux doit tuer l’autre sous peine de représailles.
L’idée de base du récit est intéressante. Voir ce que l’être humain serait capable de faire pour survire. Si seulement elle n’était pas issue d’un esprit diabolique. Le tueur kidnappe ses victimes et les oblige à se mutiler ou à commettre d’autres actes violents pour survivre. Je trouve que ce genre de films fonctionne une fois, mais pas plus. Les suites ne font que de la surenchère dans la violence et la torture, même si elles apportent de petits éléments sur le tueur.
Saw est l’une des seules franchises de films qui compte autant d’épisodes que les Fast and Furious. Et la série des Destination Finale et ses 5 épisodes. Donc beaucoup. Saw est le film qui m’a le moins perturbé de la liste. C’est dire. Il n’est pas horrible en soit mais les différentes morts le sont. Il ne fait pas dans la dentelle. Tuer ou être tué. Se mutiler ou être tué. Survivre ou périr.
Audition (- 16 ans)
Résumé : Producteur de films, Aoyama pleure son épouse décédée depuis des années. Lors d’un faux casting de série organisé pour rechercher une nouvelle compagne, il tombe sous le charme d’Asami Yamasaki, une femme pleine de secrets.
L’un des films les plus horribles que j’ai jamais vu à ce jour (juillet 2019). Ce film japonais est terrifiant à tous les égards. Une femme qui semble bien sous tous les rapports se montre plus dangereuse qu’il n’y parait. Un homme qui avait du mal à faire son deuil souhaite remettre sa vie sentimentale sur les rails. Leur rencontre fera des étincelles. Et des éclaboussures de sang.
Jugé misogyne par certains, sexiste pour d’autres, Audition marque les esprits. Tourné en 3 semaines par Takashi Miike, le film est en effet considéré comme un « torture porn » avec des scènes d’une violence inouïe. Il a néanmoins reçu diverses récompenses à l’internationale. Comme quoi.
Ghostland (- 16 ans)
Résumé : Pauline et ses deux filles héritent d’une maison à la mort de sa tante. Le soir de leur installation, elles se font attaquées. Quelques années plus tard, elles se retrouvent dans la maison, chacune ayant géré le traumatisme à sa façon.
Autre film de Pascal Laugier, Ghostland met encore une fois les femmes à l’honneur. Torturées et malmenées, les héroïnes luttent pour leur survie. Elles doivent gérer le contre-coup de la violente attaque dont elles ont été victimes. La survie, il n’y a que ça qui compte. Ghostland est un film incroyablement malsain qui ne plaira certainement pas à tout le monde. Les scènes au cours desquelles elles se font attaquées sont crues et sans fard. L’ambiance et les longs silences jouent également à instaurer un climat d’horreur et d’attente.
La réalité a dépassé la fiction quand un accident s’est produit sur le tournage. Au cours de l’une des scènes, l’actrice Taylor Hickson, l’une des actrices principales, a été victime d’un accident qui a nécessité la pose de près de 70 points de suture. Réellement touchée par la violence, elle a porté plainte contre le réalisateur et la production.
Hérédité (- 12 ans)
Résumé : Annie a du mal à se remettre de la mort de sa mère. Suite à ce décès, la famille Graham apprend des secrets de famille qui les perturbent au plus au point.
Par où commencer ? Ce film n’est définitivement pas à mettre en toutes les mains. Toni Collette est littéralement habitée dans son rôle de mère de famille traumatisée par la mort de sa mère. Elle porte littéralement le film sur ses épaules. Elle est aidée par une mise en scène avec de nombreux plans longs. Hérédité est le genre de film qu’il faut regarder plusieurs fois pour vraiment absorber tous les détails. Une seule fois m’a suffit. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris, mais face à certaines scènes insoutenables et dérangeantes, j’ai eu du mal à ne pas détourner les yeux. Le côté dérangeant du film prend de l’ampleur à mesure que le récit suit son cours. Attendez-vous à un final… WOW. J’attends Midsommar, son nouveau film, avec le plus grande impatience.
Pour moi, il est clair qu’il existe un avant et après Hérédité. Que l’on aime ou pas le film, il ne laisse pas indifférent. Le réalisateur Ari Aster fait preuve d’audace et ose proposer des choses que peu de réalisateurs tenterait. C’est un film de la compagnie de production A24, l’une des compagnies les plus innovantes en matière de films de genre.
Sinister (-12 ans)
Résumé : Ellison est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Il emménage avec sa famille dans une maison où d’horribles faits se sont déroulés. Un jour, il trouve des bobines de films familiaux dans le grenier. Peu après, une présence maléfique semble rôder dans la maison, menaçant la famille.
L’un des films les plus horribles que j’ai jamais vu. Tout est dérangeant dans Sinister, du scénario à l’ambiance. Les acteurs, Ethan Hawke en tête, sont formidables. Le père de famille cherche de la documentation pour son prochain livre dans une maison où de terribles évènements sont arrivés aux anciens propriétaires. Pas un instant il ne se doute des dangers maléfiques et surnaturels qui le menacent lui et sa famille. Le film nous entraîne dans plusieurs fausses pistes et il faut attendre la fin pour comprendre ce qui vient de se dérouler. Le mieux serait de revoir le film plusieurs fois. Si vous le pouvez.
Sinister est un film qui a connu une suite avec des acteurs principaux différents. C. Robert Cargill, l’un des scénaristes, a eu l’idée du film après avoir eu un cauchemar à la suite du visionnage du film The Ring.
L’horreur et le malsain semblent faire très bon ménage. Ainsi, de temps à autre, un film plus dérangeant que les autres se fait remarquer et sort du lot, marquant les esprits. Pour notre plus grand plaisir. Ou déplaisir.
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