1955, dans le désert du sud-ouest américain. Des militaires, des astronomes, de jeunes surdoués et leurs familles sont réunis pour un weekend sur le thème de la science dans la petite ville d’Asteroid City. Alors que tous font connaissance, divers événements se produisent, qui vont bouleverser leurs vies.

Asteroid City n’est pas le meilleur Wes Anderson mais c’est une très belle évolution de son style et de sa mise en scène. Le scénariste et réalisateur s’essaye à la science-fiction avec plus ou moins de réussite. J’applaudis les efforts, notamment après le très décevant The French Dispatch.

Il faut regarder Asteroid City sans avoir été spoilé afin de mieux en apprécier l’histoire. Les faits se déroulent en 1955 dans la petite bourgade d’Asteroid City, peuplée d’à peine 80 habitants. Mais les lieux s’animent avec l’arrivée de nombreuses personnes à l’occasion d’un grand événement scientifique. Plusieurs jeunes sont en effet invités à présenter leurs inventions hors du commun, au cours d’une cérémonie, la Journée de l’astéroïde, qui récompensera l’un d’entre eux. Pourquoi se réunir à Asteroid City ? Car la ville est célèbre pour sa météorite qui s’y est écrasée il y a plusieurs années. Arrivent la famille Steenbeck avec Augie, le père, Woodrow, le fils qui va être récompensé et les trois petites filles. Ils sont rejoints par la célèbre actrice Midge Campbell et sa fille, ainsi que par 3 autres familles. Alors que tous prennent part aux diverses célébrations, ils doivent faire face à d’étranges événements.

Un film qui se découvre une couche après l’autre

Wes Anderson est réputé pour son style, et Asteroid City n’y échappe pas. Mais ce qui interpelle également, c’est la qualité du récit. Je peux comprendre que certains n’aient pas aimé. Les dialogues peuvent paraître poussifs et maladroits. Personnellement, j’ai aimé ce film, même si mon film préféré du réalisateur reste pour l’heure The Grand Budapest Hotel. Asteroid City est un film qui possède plusieurs couches. Au premier abord, on se dit que c’est simplement un film de Wes Anderson. Puis on découvre que c’est un film sur la famille, et le deuil, et la parentalité. C’est également une œuvre de science-fiction, car l’action se déroule dans une ville réputée pour sa météorite qui attire les astronomes du monde entier. Des aliens y font aussi leur apparition. Tous ces éléments se mélangent pour former le film Asteroid City.

Asteroid City - Stephen Park, Hope Davis, Liev Schreiber, Steve Carell
© 2022 Pop. 87 Productions LLC

Un récit plus touchant et profond qu’il n’y parait

Augie Steenbeck et Midge Campbell ont plusieurs points communs. Ce sont notamment des parents qui semblent complètement dépassé par leur rôle. Ils ne savent pas comment se comporter face à leurs progénitures, d’autant plus que Woodrow et Dinah, leurs aînés respectifs, sont surdoués. Perdus, ils se sentent seuls et se lient d’amitié, se rapprochant dans leur solitude. Très rapidement, on réalise que les parents des 3 autres enfants sont tout aussi perdus et désemparés. Augie doit également annoncer à ses enfants que leur morte est morte depuis 3 semaines, mais il ne sait pas comment faire. Il se retrouve donc désormais seul, avec 4 enfants qu’il ne comprend pas et un beau-père qui ne l’aime pas particulièrement. Augie ne cesse de s’interroger. Comment être un bon parent ? Comment gérer le deuil ? Tant de questions auquel il a du mal à trouver des réponses.

Asteroid City - Scarlett Johansson
© 2022 Pop. 87 Productions LLC

Un immense casting

Contrairement à The French Dispatch, la taille du casting n’est pas un problème ici. C’était en effet l’un de mes plus gros reproches. Lorsque l’on a un aussi gros casting, il faut pouvoir justifier de la présence de chaque acteur. Dans ce nouveau film, chaque acteur, et donc chaque personnage, a son utilité. Wes Anderson retrouve son casting habituel, mais de petits nouveaux font leur arrivée. Jason Schwartzman interprète Augie Steenbeck, Jeffrey Wright est le général Grif Gibson, Tilda Swinton est le Dr. Hickenlooper. Nous retrouvons aussi Edward Norton, Adrien Brody, Willem Dafoe, Steve Park ou encore Liev Schreiber, qui ont déjà collaboré avec le réalisateur. Parmi les nouveaux venus figurent Scarlett Johansson dans le rôle de Midge Campbell ou Tom Hanks dans celui de Stanley Zak, le beau-père d’Augie. Bryan Cranston, Hope Davis, Rupert Friend, Maya Hawke, Steve Carell, Matt Dillon, Hong Chau et Margot Robbie. Gros coup de cœur pour cette dernière, qui a un tout petit rôle, mais qui le joue à merveille. Son dialogue est juste mémorable. L’ensemble du casting se mélange à merveille et de manière général, ils sont formidables. Ils trouvent tous leur place et ne se vampirisent pas.

Asteroid City - Steve Carell
© 2022 Pop. 87 Productions LLC

Le style Anderson

Impossible de parler d’Asteroid City sans évoquer le style, des costumes, de la cinématographie et de la mise en scène. Pour moi, ce film marque une évolution dans son style car il s’essaye à la science-fiction, Wes Anderson « style ». On reconnait tout de suite les costumes : très colorés, cintrés, élégants. Ils ressemblent à un uniforme pour le personnage. Chacun possède le sien qui correspond à ses caractéristiques. La mise en scène est également parfaitement reconnaissable avec ses gros plans fixes, ses plans panoramiques et ses couleurs spécifiques. Lorsque je parle d’évolution, je veux dire qu’avec Asteroid City, Wes Anderson sort de sa zone de confort. Il introduit des scènes de nu et les acteurs jurent. Il semble avoir pris en compte certaines des critiques émises à l’encontre de son dernier film et fait des efforts pour ne pas les refaire. Je suis assez satisfaite.

Tout le monde n’aimera pas Asteroid City, mais c’est pourtant un film qui vaut la peine d’être vu, ne serait-ce que pour ses dialogues.

Si la science-fiction décalée vous plait, je vous conseille Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, Paul ou Midnight Special.

Bande-annonce

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