Stephen King est un ouvrage de la collection « Pop Icons » du magazine L’Écran fantastique collections. Justine Niogret y retrace l’incroyable parcours du roi de l’horreur, de ses humbles débuts à ses différents succès.

Auteur : Stephen King

Date publication : 2022

Éditeur : L’Écran fantastique collections « Pop Icons »

Stephen King - Christine
Stephen King – Christine

Pourquoi cet ouvrage sur Stephen King ?

Justine Niogret, auteure, traductrice et fan de Stephen King, a été approchée par le magazine l’Ecran fantastique pour rédiger un ouvrage de leur collection sur Stephen King. Avec à ses 54 romans vendus à 350 millions d’exemplaires, l’écrivain n’a plus rien à prouver à personne. De ses débuts dans l’horreur pure, il a ensuite changé de style pour imaginer des œuvres plus fantastiques et moins horrifiques. Mais son but est toujours le même, s’inspirer des plus grandes peurs humaines pour nous faire frissonner. Il y a une raison pour laquelle beaucoup de ses œuvres sont adaptées en films ou en séries. Car elles touchent tout le monde et font appel aux peurs le plus profondes. Justine Niogret a rédigé un ouvrage très complet et très facile à lire. J’ai pris le plus grand plaisir à le lire et à en apprendre plus sur l’un de mes auteurs préférés. Avec Agatha Christie.

Une enfant difficile

Considéré comme l’un des plus grands auteurs américains, on ne présente plus Stephen King. L’écrivain américain est né le 21 septembre 1947 à Portland dans le Maine. Avec son grand frère David, ils sont élevés par Nellie, leur mère. Après le départ du père, le trio vit dans la pauvreté pendant de longues années. Nellie se tue à la tâche pour élever ses enfants, multipliant les emplois afin de joindre les deux bouts. Cette période va particulièrement marquer Stephen King, qui une fois qu’il en aura les moyens, fera de nombreux dons à la communauté. Il n’a jamais oublié d’où il venait.

Un maître de l’horreur en devenir

Nous apprenons que dès ses premiers écrits, Stephen King se montre fasciné par l’horreur. A la fin des années 1950, il a en effet reçu sa première machine à écrire en même temps qu’il a découvert ses premières œuvres horrifiques. A l’école secondaire, il commence par se faire la main en écriture en auto-publiant un magazine qu’il vend à ses camarades. Il trouve ses idées d’écriture en allant voir des films d’horreur qu’il retranscrit, imprime et vend. Son objectif étant de gagner suffisamment d’argent pour se payer une place de cinéma et poursuivre son projet. Le magazine est un succès auprès des lecteurs, mais pas de l’administration qui lui interdit de continuer. On lui ordonne alors de s’occuper du Drum, le journal de l’école, ce qu’il fait le temps d’un numéro. Mais il va encore une fois retomber dans ses travers en publiant Le Vomi, un journal satirique qui se moque du personnel enseignant. Et encore une fois, le principal s’oppose à la publication du journal. Mais ça y est, Stephen King a trouvé sa voie.

Une rencontre qui va changer sa vie

Au lycée, Stephen King décide de s’assumer. Il va alors découvrir la dureté de la vie. Il multiplie les petits boulots et comprend alors les difficultés que sa mère a traversées pour les élever son frère David et lui. Il mord la pauvreté à pleines dents et cumule travail et études. C’est une vie pénible et difficile, mais il refuse d’accabler sa mère en lui faisant payer ses études alors qu’elle travaille déjà péniblement pour subsister. C’est à cette époque qu’il va rencontrer la femme qui va bouleverser sa vie, Tabitha Spruce, qu’il va épouser deux ans plus tard. La jeune femme le comprend, et le poussera toute sa vie à dépasser ses limites. Lorsqu’il écrit The Graveyard Shift, la revue Cavalier l’achète pour 250 $. Son premier chèque.

Une vie de misère

Mariés, Stephen et Tabitha ont beaucoup de mal à survivre et payer les factures. Justine Niogret insiste beaucoup sur le fait qu’ils étaient pauvres. Et que Stephen King l’était déjà avant leur rencontre et leur mariage. C’est une période de sa vie qui l’a beaucoup marquée. Et qui a influencé son écriture. Il n’est en effet jamais méprisant envers les classes sociales les plus pauvres. Alors qu’il travail à temps partiel en tant que professeur d’anglais, il prend un autre emploi afin d’essayer d’améliorer leur quotidien. Mais la vie est dure. La pauvreté semble leur coller à la peau, dans la petite caravane où ils vivent. Ses romans Rage, Blaze et Running Man sont tous refusés. Il travaille également sur une première ébauche de La Tour Sombre. Deux enfants font leur arrivée dans la vie du couple et les factures s’accumulent et augmentent. Il rédige également les premières pages de Carrie qu’il finit par jeter à la poubelle, horrifié par ce qu’il avait écrit. Nous pouvons remercier Tabitha qui a récupéré les feuillets à la poubelle et l’a convaincu de retravailler le texte. Il reçoit un chèque de 500 $ pour sa nouvelle Cours Jimmy, cours.

Stephen King - La famille King et sa caravane
La famille King et sa caravane

Enfin, le bout du tunnel

L’éditeur Doubleday propose une avance de 2 500 $ pour Carrie. Cette somme leur permet d’acheter des médicaments pour les enfants, une voiture pour Tabitha et de déménager dans un appartement, ce qui leur permet de quitter leur caravane. La famille King va ensuite recevoir une nouvelle qui va bouleverser leur vie à jamais. L’éditeur le contacte pour lui dire que les droits poche de Carrie ont été achetés pour 400 000 $, dont la moitié lui revient. Les King peuvent enfin quitter leur vie de misère et de difficultés financières. Mais les problèmes d’alcool de Stephen King font leur apparition, même s’il se montre toujours discret.

Un auteur incroyablement prolifique

En regardant les dates de dépôt de ses romans, nous constatons que Stephen King était tellement prolifique qu’il était capable de rédiger 2 à 3 romans par an (dates de publication américaine), avant de ralentir le rythme dans les années 2000. Période de son accident.

  • Carrie, 1974
  • Salem, 1975
  • Shining, l’enfant lumière, 1977
  • Le Fléau, 1978
  • Dead Zone, 1979
  • Charlie, 1980
  • Cujo, 1981
  • Christine, 1983
  • L’Année du loup-garou, 1983
  • Simetierre, 1983
  • Les Yeux du dragon, 1984
  • Le Talisman, 1984, Coécrit avec Peter Straub
  • Ça, 1986
  • Misery, 1987
  • Les Tommyknockers, 1987
  • La Part des ténèbres, 1989
  • Le Fléau, 1990
  • Bazaar, 1991
  • Jessie, 1992
  • Dolores Claiborne, 1992
  • Insomnie, 1994
  • Rose Madder, 1995
  • La Ligne verte, 1996
  • Désolation, 1996
  • Sac d’os, 1998
  • La Petite Fille qui aimait Tom Gordon, 1999
  • Dreamcatcher, Albin Michel, 2002 ((en) Dreamcatcher, 2001)
  • Territoires, 2001, Coécrit avec Peter Straub
  • Roadmaster, 2002
  • Colorado Kid, 2005
  • Cellulaire, 2006
  • Histoire de Lisey, 2006
  • Duma Key, 2008
  • Dôme, 2009
  • 22/11/63, 2011
  • Joyland, 2013
  • Docteur Sleep, 2013
  • Revival, 2014
  • Sleeping Beauties, 2017
  • L’Outsider, 2018
  • Élévation, 2018
  • L’Institut, 2019
  • Après, 2021
  • Billy Summers, 2021
  • Conte de fées, 2022

En effet, en 1999, Stephen King est victime d’un grave accident de voiture qui brise et détruit en grande partie le côté droit de son corps. Il est donc immobilisé et doit travailler sur sa rééducation pendant de longs mois. Il lui faudra du temps avant de retrouver sa mobilité et sa capacité à écrire. Encore une fois, c’est grâce à Tabitha que Stephen King va retrouver le goût de l’écriture. Elle va pousser son fauteuil roulant jusqu’à son bureau et le pousser à reprendre un texte abandonné, Écriture, mémoires d’un métier, un « essai sur la création littéraire et récit autobiographique ».

Stephen King - L’accident
Stephen King – L’accident

En effet, comme Justine Niogret nous le dit régulièrement, Stephen King n’a pas seulement écrit des romans. Il est également auteur de nouvelles, de textes numériques et d’essais. Il a également rédigé des romans en collaboration avec son fils Owen King et l’écrivain Peter Straub. Son alter-égo Richard Bachman écrit aussi des romans. L’auteur fictif a écrit Rage (1977), Marche ou crève (1979), Chantier (1981), Running Man (1982), La Peau sur les os (1984), Les Régulateurs (1996) et Blaze (2007). Pourquoi ce pseudonyme ? Car Stephen King était tellement prolifique qu’il ne voulait pas saturer le marché avec ses ouvrages. Il voulait aussi voir si le public apprécierait ses ouvrages sans que son nom apparaisse. Mais comme explique dans l’ouvrage, l’expérience n’a malheureusement jamais pu aboutir.

Mais, preuve de la qualité de ses écrits, presque tous les romans de Stephen King romans se classent en tête du classement des meilleures ventes américaines. Ils restent également pendant une longue période dans le Top 10.

Mise en forme du livre et illustrations

J’adore la mise en forme du livre. Elle est très dynamique et colorée. Ce n’est pas une biographie comme les autres, et la présence de multiples dessins allège le texte, découpé en différents chapitres. Chaque chapitre correspond à une période de sa vie personnelle et littéraire qui a marqué l’auteur. De sa jeunesse dans la pauvreté avec une mère célibataire et son frère, à ses débuts d’auteur, puis son mariage et son premier roman, en passant par le succès, ses problèmes de drogues et d’alcool et son engagement. Justine Niogret aborde tous les sujets, sans faire de tabous.

Stephen King - ça
Stephen King – ça

Parfois, des citations importantes sont mises en exergue, et mettent l’accent sur des points ou situations qui méritent que l’on s’y attarde. C’est un ouvrage qui se lit incroyablement facilement. Encore une fois, j’ai pris grand plaisir à lire ce livre, qui m’a plongé dans la vie de l’un des mes auteurs préférés. Il est complet sans être étouffant ou bourratif.

Les illustrations sont de styles différentes, dessinées par différents illustrateurs. Elles sont particulièrement marquantes et accrochent l’œil. Leur but semble être de résumer une idée, un moment, une émotion en un seul dessin. Elles sont toutes très réussies, mais j’ai trouvé mes illustrations préférées :

  • P.31 Fred Betran : « Stepheng King et sa première machine à écrire »
  • P.53 Ben Lamare : « Le vomi du village »
  • P.74-75 Antoine Maillard : « La famille King et sa caravane »
  • P.107 : Krent Able : « Le Fléau »
  • P.149 Alexis Horellou : « Misery »
  • P.160-161 Krent Able : « ça »
  • P.184-185 Pierre Place : « Désolation »
  • P.217 Hugo Michalet : « La petite fille qui aimait Tom Gordon »
  • P.223 Krent Able : « L’accident »
  • P260-261 Nikopek : « Manoir victorien dans le Maine »

Une couverture originale

La couverture résume parfaitement l’œuvre littéraire d’un des plus grands auteurs américains. Stephen King est représenté dans un costume de chirurgien, avec des gants ensanglantés et un scalpel, penché sur une table d’opération dans une salle d’opération. Il opère un clown, l’un de ses antagonistes préférés, de l’estomac duquel sorte une main, des insectes, des tentacules et d’autres éléments terrifiants. Cette couverture est la couverture parfaite pour illustrer tout l’héritage de l’auteur.

Que vous connaissiez déjà ou souhaitez faire connaissance avec Stephen King, cet ouvrage vous fera découvrir un homme à l’esprit des plus horrifiques.

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