Un loup attise les tensions dans un village des Pyrénées. Teddy, 19 ans, non diplômé, vit avec son oncle adoptif et sa tante handicapée. Il vit heureux avec sa petite amie Rebecca, qui s’apprête à passe son bac. L’été se déroule tranquillement et sans soucis jusqu’au jour où Teddy est mordu par une bête étrange. Peu après, il se met à ressentir des pulsions étranges…

Teddy

Teddy est un ovni dans le paysage cinématographie français, qui nous fait découvrir un cinéma de genre que l’on ne peut qu’apprécier. Très bien réalisé, touchant et dérangeant à la fois, Teddy est un petit bijou.

Teddy Pruvost est un jeune homme un peu perdu. Agé de 19 ans, il n’a aucun diplôme et travaille dans un salon de massage avec une patronne aguicheuse. A la maison, les choses ne vont pas mieux. Il vit avec son oncle adoptif un peu limité et sa tante handicapée dont il s’occupe. Tout le village le perçoit comme un loser et adore se moquer de lui.

La seule lumière dans sa vie est sa petite amie Rebecca. Amoureux de la jeune fille de bonne famille, il projette de leur construire une maison et de s’installer avec elle. Alors que tout se déroule pour le mieux pour le jeune couple, Teddy apprend qu’un loup rôde dans les environs et dévore le bétail des éleveurs. La tension monte, en même temps que la colère des villageois.

Un soir, alors qu’il se prépare à aller travailler, il entend de drôle de bruits dans les fourrés. En allant jeter un coup d’œil, il est attaqué par quelque-chose, qu’il n’a pas le temps d’identifier. Dans les jours qui suivent, son comportement change…

Teddy: Anthony Bajon, Christine Gautier
© Les Bookmakers / The Jokers

Ludovic Boukherma et Zoran Boukherma nous livrent un grand film de genre. Teddy est un film que l’on regarde avec un immense plaisir. On passe du drame, à la comédie à l’horreur en un clin d’œil, avec une grande fluidité. Il n’y a aucun temps mort, ni dans le scénario ni dans le jeu des acteurs. Je ne parle pas d’une comédie à la Bienvenue chez les Ch’tis, plutôt une comédie de l’absurde. Les évènements sont tellement tristes et pathétiques qu’ils en sont risibles. On ne peut pas s’empêcher d’être touchés par la vie de ce jeune homme perdu. Je suis conquise.

Depuis quelques années, le cinéma français nous offre des films de genre à foison, à l’image de Grave, Dans la brume, Méandre, La Nuée ou encore The Deep House. Alors certes, ils sont de qualité variable, mais au moins ils ont le mérite d’exister dans un univers cinématographique français dominé par les comédies populaires. Teddy est un film hybride qui va jusqu’au bout de son sujet. C’est un film de loup-garou qui se déroule dans un petit village campagnard français. Nous avons donc les gentils gendarmes pas très fins, les fêtes de village, les petits commerces de proximité. Tous ces petits éléments donnent un côté « normal » à une situation qui ne l’est pas du tout.

J’ai beaucoup aimé la façon dont les réalisateurs ont amené les effets fantastiques, presque par petites touches. Tout est fait de manière subtile et sans que l’on s’en rende compte, on passe d’un drame familial à un histoire de science-fiction. Teddy mène une vie difficile. Même s’il amoureux de Rebecca, il a complexe d’infériorité envers la jeune fille issue d’un milieu aisé. Elle est éduquée et projette de poursuivre des études supérieures. Lui ne possède aucun diplôme et travaille à contrecœur dans un salon de massage où il est harcelé par une patronne lubrique. Bref, il mène une vie de merde.

Sa relation avec Rebecca est son unique échappatoire. Son seul moyen de s’en sortir et d’oublier quelques instants sa triste existence. Il projette de ce fait de leur construire une belle petite maison où ils vivront tous les deux heureux, loin du tracas de la vie quotidienne. Selon lui, leur futur est tout tracé. Est-ce sûr ? Son attaque bouleverse tous ses plans, car son comportement change. Il souffre d’absences, son apparence physique change ainsi que ses envies alimentaires. Plus il cherche à comprendre ce qui lui arrive, moins la réalité de sa nouvelle situation lui plait.

Anthony Bajon est une révélation. Il a une tête de poupon. Je ne le connaissais pas du tout, mais après quelques recherches, j’ai appris qu’il avait été récompensé par l’Ours d’Argent du Meilleur acteur lors de la Berlinale 2018, pour le film La prière. Il est tout simplement fantastique dans Teddy. Tour à tour tête à claque, agaçant, mignon et amoureux transis, il passe par toutes les émotions et nous fait tourner la tête. On ne sait pas trop si on a envie de le prendre dans nos bras ou de le gifler. Preuve d’un grand talent.

Le reste du casting est tout aussi impeccable. Christine Gautier dans le rôle de Rebecca, Ludovic Torrent dans le rôle de Pépin Lebref et Noémie Lvovsky dans le rôle de Ghislaine, tous jouent un rôle prépondérant dans le développement et la vie du jeune homme. Pour le pire et pour le meilleur.

Teddy est un très bon film, qui revisite le mythe du loup-garou à la sauce franchouillarde. Il fallait oser. Et il fallait y penser. Une relecture originale qui vaut le visionnage.

Bande-annonce

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